Un sujet qui n'aurait pas dû être évoqué sans l'accord de la plaignante, selon la France insoumise. Ce mardi 6 mars 2024, "Le Parisien" a révélé dans un article que le compagnon de la députée LFI Ersilia Soudais avait été placé en garde à vue à la suite d'une plainte pour viol de l'élue. Son conjoint, Damien Cassé, également militant de la France insoumise et conseiller municipal à Noisiel, dans la Seine-et-Marne, a été interpellé à son domicile.
Après la publication de cet article en ligne, le mouvement fondé par Jean-Luc Mélenchon s'est fendu d'un communiqué pour dénoncer la sortie de cette information par le journal. "'Le Parisien' vient de publier un article rendant publique une plainte pour violences sexuelles sans le consentement de la victime. Comment une plainte peut-elle fuiter d'un commissariat jusqu'au journal 'Le Parisien' ? Comment les femmes victimes de violences pourront-elles encore avoir confiance pour porter plainte si cette plainte se retrouve immédiatement devant la France entière ?", a écrit La France insoumise dans son communiqué mis en ligne hier.
"Publier une plainte pour violence sans le consentement de la victime est une deuxième violence. A l'heure où le consentement est un sujet dont toute la société s'empare, on retiendra que 'Le Parisien' n'en a que faire", a poursuivi le parti. Et de conclure : "La France insoumise appelle au respect de l'intimité et de la vie privée d'Ersilia Soudais et lui apporte son total soutien. La justice doit pouvoir faire son travail librement et sans entrave".
Sur X, Mathilde Panot, présidente du groupe LFI à l'Assemblée nationale, n'a pas retenu ses coups pour dénoncer l'article du quotidien : "'Le Parisien' est un journal indigne. Il rend publique une plainte pour violence sexuelle et jette en pâture la victime sans son consentement. Honte à ceux qui par cet article crachent sur toutes les victimes de violences". "Supprimez ! Vous nous dégoûtez !", a-t-elle lâché. Et de terminer : "Tous les médias qui partagent se rendent complices de cette abjection".
Interrogé ce matin sur LCI par Jean-Baptiste Boursier, Alexis Corbière a été moins véhément envers le journal, tout en condamnant la révélation de cette information : "Il y a quelque chose qui me déplait. Quand une femme va dans un commissariat pour porter plainte, il faut qu'elle ait la maîtrise si c'est rendu publique ou pas. Je ne veux pas que des femmes soient dissuadées de porter plainte. Dans cette affaire, je crois que madame Soudais n'a pas souhaité qu'il y ait publicité de ça". puremedias.com vous propose de visionner la séquence.