"La rédaction de BFMTV est en deuil". Le journaliste reporter d'images de BFMTV, Frédéric Leclerc-Imhoff, a été tué, ce lundi, alors qu'il couvrait la guerre en Ukraine depuis le 16 mai. Âgé de 32 ans, il participait à sa deuxième mission sur ce terrain. Il s'y était rendu une première fois entre le 11 et le 28 avril.
Aux alentours de 16h50, Alain Marschall et Olivier Truchot ont pris l'antenne pour rendre hommage à leur jeune collègue disparu sur ce terrain de guerre. Autour de la table, le directeur de BFMTV, Marc-Olivier Fogiel, a eu le plus grand mal à contenir son émotion au moment de saluer "l'engagement" du journaliste. "Je vais vous raconter le coup de fil que j'ai passé à sa maman et sa première réaction. Sa première réaction a été de demander comment allait Maxime et comment allait la fixeuse (Oksana Leuta, ndlr). Elle est évidemment en larmes mais ça dit beaucoup de l'engagement, elle savait évidemment quel était le métier de son fils", a-t-il confié.
Marc-Olivier Fogiel de poursuivre : "La rédaction est en deuil ce soir". "Ca fait trois mois que des équipes de BFMTV et de RMC sont sur le terrain, trois mois qu'avec Hervé Béroud (directeur information et sports Altice médias, ndlr), Céline Pigalle (directrice de la rédaction de BFMTV, ndlr) et Nicolas Marut (directeur adjoint de la rédaction, ndlr), on dort mal la nuit parce que c'est compliqué d'avoir des gens sur le terrain. Ce ne sont pas nous qui prenons les risques mais on est supposé, à distance avec les rédacteurs en chef, juger qui est en capacité, qui ne l'est plus".
Le directeur de BFMTV a enfin garanti que Frédéric Leclerc-Imhoff, journaliste pour le canal 15 depuis six ans, n'était "pas une tête brûlée" : "Il pesait chaque minute de sa mission".
Dans quelles circonstances le journaliste a-t-il été tué ? "Les éléments sont encore parcimonieux", a indiqué Patrick Sauce, grand reporter à BFMTV. Et d'expliquer : "Maxime (Brandstaetter) et Fred (Leclerc-Imhoff) avaient quitté la ville de Kramatorsk, où ils dormaient, pour suivre un convoi humanitaire (de camions blindés, ndlr) qui devait faire faire l'aller-retour vers Lyssytchansk (une ville située à l'est de l'Ukraine, ndlr), tout près des forces russes".
"On ne sait pas encore si c'est à l'aller ou au retour, il y a eu des bombardements. Le camion blindé n'a pas été touché directement mais ce sont les éclats, les projectiles que ça a fait, qui ont traversé le pare-brise blindé. Un seul éclat (d'obus, ndlr) a touché Frédéric", a-t-il détaillé. Si Frédéric Leclerc-Imhoff portait "un casque lourd et un gilet pare-balles", il a été "mortellement blessé sur le coup" après ce bombardement russe. Maxime Brandstaetter, situé quant à lui à l'arrière de la cabine, a été blessé à la jambe. Il est hors de danger.
La ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, a demandé, ce lundi, l'ouverture d'une "enquête transparente" pour éclaircir les circonstances du drame.
"C'est un double crime qui vise un convoi humanitaire et un journaliste", a-t-elle ajouté sur Twitter.