La promotion commence très très mal pour "La Vie d'Adèle : chapitre 1 et 2"... Après avoir remporté la palme d'or à l'unanimité lors du dernier Festival de Cannes, le film d'Abdellatif Kechiche est très attendu. Mais, alors que toute l'équipe prépare la sortie nord-américaine, avec la projection ce soir, au festival international du film de Toronto, les deux actrices principales de ce long métrage très intense se sont violemment désolidarisées de leur réalisateur.
Dans une interview au site The Daily Beast, Léa Seydoux et Adèle Exarchopoulos ont expliqué ne pas vouloir retourner avec le réalisateur franco-tunisien tant le tournage a été difficile. "Cela a été horrible", a déclaré Léa Seydoux. "A chaque prise, il se passait des choses imprévues. Chaque génie a sa part de complexité. Kéchiche est un génie mais il est torturé. Nous voulions donner tout ce que nous avions mais parfois, il y avait une forme de manipulation qui était dure à gérer", a précisé sa jeune partenaire. Les deux comédiennes ont raconté les crises de colère de Kechiche et son obstination à refaire (jusqu'à 100 fois !) les scènes les plus violentes ou les plus intimes...
Des révélations qui n'ont pas du tout plu à l'intéressé ! Abdellatif Kechiche a réagi depuis Los Angeles au journaliste de Canal+ Ramzy Malouki. Sur son compte Twitter, celui-ci a résumé son entretien avec le metteur en scène. "On ne vient pas faire la promo à Los Angeles quand on a un problème avec son réalisateur", s'est agacé Kechiche avant de tâcler plus directement Léa Seydoux. "Si Léa n'était pas née dans le coton (elle est la petite-fille de Jérome Seydoux, le PDG de Pathé, ndlr), elle n'aurait jamais dit cela", a lancé le cinéaste.
"Léa n'était pas capable d'entrer dans le rôle. J'ai rallongé le tournage pour elle. Léa Seydoux fait partie d'un système qui ne veut pas de moi car je dérange", a-t-il conclu. L'ambiance est très lourde depuis plusieurs semaines : les deux comédiennes ont juré publiquement de ne jamais plus retourner sous la direction de Kechiche. En mai dernier, en plein festival de Cannes, les techniciens du film avaient déjà dénoncé les très difficiles conditions de tournage du long-métrage, adapté de la très touchante bande dessinée "Le bleu est une couleur chaude" de Julie Maroh. Certains avaient même parlé de "harcèlement moral".