Le ton monte entre Jean-Pierre Pernaut et le CSA. Hier, les Sages ont publié leur baromètre annuel de la diversité. Comme chaque année, le gendarme de l'audiovisuel a examiné la représentation globale de la population dans quelque 1.900 programmes diffusés entre 17h et 23h sur dix-sept chaînes de la TNT gratuite et Canal+. Dans cette étude, le régulateur prend notamment en compte le sexe, l'origine, les catégories socioprofessionnelles, l'éventuel handicap et l'âge des personnes représentées à l'écran.
Comme de nombreux autres médias, le site de "Ouest-France" a relayé les conclusions de l'étude du CSA, étayés par des propos tenus par Mémona Hintermann, présidente du groupe de travail cohésion sociale du CSA. Interrogée sur la faible représentation des personnes âgées, des jeunes, et de la diversité sociale de la population, celle-ci relève que la télévision est "ultra-déformante" avant d'ajouter "On critique beaucoup le journal de Pernaut. Bien sûr, c'est un peu la France des sabots et des forgerons, mais il faut aussi qu'elle soit vue".
Cette fin de phrase a provoqué l'ire du présentateur du "13 Heures" de TF1 et de "Au coeur des régions" sur LCI. Sur son compte Twitter certifié, le journaliste s'est d'abord offusqué : "Concernant le JT de 13h, qui peut dire ou écrire des conneries pareilles ?". Visiblement très courroucé, Jean-Pierre Pernaut écrit alors un second tweet dans lequel il dénonce un "mépris" envers son édition d'information, ajoutant que les propos tenus sont "honteux et lamentables (s'ils viennent) vraiment du CSA".
Dans ses tweets, le présentateur star de TF1 reproche par ailleurs au gendarme de l'audiovisuel de baser son étude sur des statistiques ethniques, ne manquant pas de rappeler que le procédé est "totalement illégal" en France. Parmi les critères retenus par le CSA dans son baromètre annuel, figure en effet "l'origine perçue". Pour établir le degré de représentativité de la population, le CSA trie les personnes en cinq catégories ("blancs", "noirs", "arabes", "asiatiques", "autres") selon la perception de leur origine. Les données recueillies sont ensuite compilées sous la forme de statistiques.