Jean-Luc Mélenchon en guerre avec "Libération" ? Dans le numéro d'aujourd'hui, le quotidien consacre ses cinq premières pages au candidat à l'élection présidentielle de 2017, avec en Une : "Mélenchon : le solo dans l'inconnu". Et parmi les nombreux articles de ce dossier sur le lancement de la campagne de l'eurodéputé, aucun ne contient la moindre citation de Jean-Luc Mélenchon. Johan Hufnagel, directeur délégué de la publication, l'évoque dans son édito.
"Vous seriez donc fâché avec 'Libération'. Puisque vous ne voulez pas nous parler, peut-être nous lirez-vous. Quels sont vos reproches ? On vous traiterait mal. Un titre un peu méchant par ici, une photo un peu dure par là. L'affaire est entendue : 'Libération' est 'aux ordres', roule pour le PS, le FN, etc.", démarre ironiquement le journaliste, ajoutant que le quotidien est "devenue une source de ses railleries."
Le responsable de la rédaction du quotidien de sensibilité de gauche rappelle que "'Libération' n'est pas le journal d'un parti ou d'un homme", précisant qu'à aucun moment, sa parution sera "le compagnon de route" de Jean-Luc Mélenchon. "'Libération' est multiple, fractionné, à l'image de la gauche aujourd'hui. Demandez à Aubry, Duflot, Hollande, Macron, Valls (pour ne parler que des politiques qui se réclament de la gauche, imaginez ce que pense Nicolas Sarkozy) si le traitement que nous leur réservons n'est pas aussi grinçant que celui que vous dites subir", poursuit-il.
Mais le quotidien ne veut pas fermer la porte à l'ancien membre du Front de gauche : "Si vous êtes fâché avec Libération, soyez bien certain, Jean-Luc Mélenchon, que 'Libération' ne l'est pas avec vous". Johan Hufnagel ajoute que lui et ses "soutiens" savent où les "joindre pour continuer le débat". "Si vous refusez de nous accorder un entretien, ils nous parlent, eux, étrangement toujours", rappelle-t-il en conclusion.
Dans ce même numéro, "Libération" rappelle que ses relations avec Jean-Luc Mélenchon ont déjà été tendues. A la suite de la manifestation du 17 mars des "insoumis" de l'homme politique à Strasbourg, le député européen n'avait pas apprécié une question d'un journaliste du quotidien à l'un de ses soutiens concernant sa participation à "Action ou vérité", nouveau jeu d'Alessandra Sublet sur TF1. "'Question' de Libé à un 'insoumis' : Mélenchon, toujours à la télé, jamais sur le terrain. C'est Valls qui paye ? Oui", a accusé le candidat à la présidentielle.