Ca passe ou ça casse. D'ici quelques semaines, D8 dégainera la quatrième saison de "Nouvelle Star" - ou la douzième, en comptant les années M6. Pour la première fois, le télé-crochet produit par FremantleMedia France se retrouvera en concurrence frontale avec "The Voice" sur TF1. Au même moment, les téléspectateurs pourront en effet assister à la même phase de la compétition sur les deux chaînes, là où "Nouvelle Star" démarrait toujours au milieu de l'automne et entamait déjà ses directs quand son grand rival dégainait ses auditions à l'aveugle.
Cette programmation difficile s'ajoute à une érosion des audiences lente, certes - la saison 3 version D8 a vu ses scores s'effriter de 110.000 téléspectateurs seulement sur un an - mais réelle, et ce malgré le retour forcément significatif l'an dernier de Benjamin Castaldi et une candidate qui a fait beaucoup parler d'elle, Emji.
Cette saison, D8 et FremantleMedia misent donc sur JoeyStarr pour faire repartir les courbes à la hausse. Sur le papier, la légitimité et surtout l'attrait généré par le chanteur et acteur sont sujets à débat mais au vu des premières images diffusées hier, la greffe a pris. JoeyStarr apporte son franc-parler hors du commun et crée des situations inattendues, parfois un chouilla gênantes mais souvent drôles. Les trois autres jurés, l'indéboulonnable André Manoukian, Sinclair et Elodie Frégé , semblent conquis par ce nouveau personnage remarquablement mis en lumière dans le premier épisode des auditions.
Résultat, on rit plus que l'an dernier, et c'était précisément l'objectif du nouveau producteur, Pierre Matthieu : accentuer le côté humeur et humour. Mais, outre un rythme a priori un peu plus lent, cette "Nouvelle Star" 2016 pâtit surtout d'une narration vieillote : comment expliquer la voix off omniprésente dans ce programme en 2016, là où les formats de ce type à l'étranger - et même en France - ont tous fortement évolué depuis de nombreuses années déjà ?
Faute de renouvellement sur ce plan-là, toute la fraîcheur de cette cuvée 2016 repose donc sur les épaules de JoeyStarr, plus à l'aise, plus pertinent et même plus sensible qu'on aurait pu le penser. Mais au final, une fois l'effet de curiosité passé, c'est le niveau des candidats qui fera la différence, sans doute plus encore que les années précédentes. Espérons que la production ait dégoté quelques vraies perles lors de ses castings !