Christine Angot est-elle trop agressive face aux invités de "On n'est pas couché" ? C'est en tout cas ce ce que pense l'avocat Eric Dupond-Moretti, qui n'a pas hésité à le lui faire savoir avec le style direct qui le caractérise, samedi soir sur France 2. L'invitée politique du talk-show de France était la 1ère vice-présidente du parti Les Républicains et 1ère adjointe au maire de Bordeaux, Virginie Calmels. Face à elle, Christine Angot a multiplié les questions, sans pour autant obtenir les réponses qu'elle espérait. Eric Dupond-Moretti est intervenu une première fois pour faire part à l'invitée de sa solidarité.
"J'ai un peu de compassion, parce que vous avez face à vous deux procureurs de grand talent. On ne vous laisse pas toujours répondre", a-t-il observé en s'adressant à Virginie Calmels. "Vous n'avez pas tant de courage que cela finalement", a répliqué une Christine Angot piquée au vif, en référence à leur échange en début d'émission lors duquel l'avocat a estimé qu'exercer son métier n'était pas faire preuve de courage. Une petite joute verbale entre les deux protagonistes que tout semble opposer a alors débuté. "Pourquoi madame ? Parce que le courage, c'est d'être d'accord avec vous ?", a fait mine de s'étonner l'avocat. "Non, mais c'était au moins de ne pas m'attaquer quand j'essaie d'interroger quelqu'un qui est dans une situation qui a besoin d'être éclaircie", a répondu la polémiste. Et lorsque Eric Dupond-Moretti a observé qu'elle y allait un peu fort, elle s'est justifiée ainsi : "Vous savez, il faut, avec ces gens-là !".
Le ton est un peu retombé ensuite, jusqu'à un nouvel affrontement une demi-heure plus tard, alors que Christine Angot posait une nouvelle question, en l'occurrence sur un extrait du livre de Virginie Calmels, "J'assume". "Est-ce-que vous pouvez comprendre que quand on entend 'mes parents m'ont appris à saluer la gardienne comme je saluerai un ministre ou un patron reconnu', que certaines personnes, dont moi, peuvent entendre dans une forme comme ça une certaine condescendance ?", l'a interrogée Christine Angot. Elle avait choisi auparavant de se livrer à une petite démonstration, celle de citer par le menu la liste des relations sentimentales de Virginie Calmels avec des hommes d'influence.
Christine Angot a alors été de nouveau interrompue par Eric Dupond-Moretti. "Je trouve ça d'une violence incroyable", a-t-il taclé. "Que vous alliez même ici exposer publiquement un passé sentimental dont madame n'a peut-être pas envie de parler... Vous êtes allée très loin. On n'est pas dans un tribunal ici", a lancé le ténor du barreau sous les applaudissements. La polémiste du samedi soir a pris un peu de recul pour expliquer en quoi consistait son rôle selon elle. "Je ne suis pas journaliste, je suis ici pour dire comment je ressens certaines phrases", a-t-elle dit, en soulignant qu'elle voulait aborder par son interrogation le thème de "l'homogénéité sociale".
"On est ici dans une émission de divertissement. Ça plombe le truc depuis tout à l'heure...", lui a fait remarquer Eric Dupond-Moretti. Laurent Ruquier est intervenu pour défendre son émission et souligner que ce n'était pas que du divertissement, surtout en présence d'invités politiques. "Vous êtes très agressif, monsieur !, s'est étonnée Christine Angot. Je ne sais pas le problème que vous avez moi. Je ne suis pas une journaliste, vous n'avez pas à m'interrompre comme une journaliste", a-t-elle tenté de se défendre. "Vous n'avez pas à m'inviter alors !", s'est offusqué l'avocat. "Je ne vous ai pas invité, je ne choisis pas les invités", a rappelé la polémiste.
L'échange s'est ensuite poursuivi avec Virginie Calmels, avant que Christine Angot ne tique à nouveau à propos d'Eric Dupond-Moretti. "Arrêtez de m'appeler madame. Je ne vous appelle pas monsieur, moi !", lui a-t-elle reproché. "Vous voulez que je vous appelle comment ? Pas madame non plus ?", lui a demandé l'avocat, étonné. "Je ne sais pas. Je voudrais que vous me lachiez", s'est-il vu répondre. L'intéressé a tenté un trait d'humour en lui donnant du "Monsieur Angot", ce qui n'a pas du tout été du goût de la chroniqueuse.
Quelques secondes plus tard, Christine Angot a estimé que quelque chose n'allait pas dans cet échange. "Du moment que ce n'est pas coupé au montage, madame, ça ira très bien !", a raillé l'avocat. "Pourquoi ce serait coupé au montage ?", lui a-t-elle demandé, faisant visiblement fi de précédents échanges tendus avec Sandrine Rousseau ou Laurent Baffie, dont une partie était passée à la trappe. "Je ne sais pas. Il paraît que c'est arrivé...", a éludé Eric Dupond-Moretti.
Le mot de la fin est venu de Yann Moix, étonnamment silencieux jusqu'à présent. Il a choisi de citer un extrait du livre de Virginie Calmels pour lui poser une question ironique. "Page 150, vous dites : 'Un plateau de télévision reste une arène où la moindre défaillance peut être fatale', vous le pensez toujours ?". La 1ère vice-présidente des Républicains a ensuite quitté le plateau en serrant la main de tout le monde, Christine Angot compris, et en lançant à Eric Dupond-Moretti : "Je sais qui je prendrai comme avocat !".
Après ce face-à-face tendu, Eric Dupond-Moretti a été interrogé par les deux polémistes en toute fin d'émission, un échange courtois, à l'opposé du vif échange précédent. A tel point que l'avocat a lancé avec le sourire à Christine Angot : "Je préfère quand vous êtes un peu plus douce...". Et cette dernière de répliquer : "Mais je ne suis pas là pour forcément que vous préfériez !". puremedias.com vous propose de revoir une partie de cet échange houleux.