Des images compliquées à diffuser à la télévision. Hier, France Télévisions a mis en ligne un nouveau numéro de son podcast "Au comptoir de l'info" dans lequel François Beaudonnet a échangé avec Arnaud Comte, Grand reporter de France 2. Le 3 avril dernier, le journaliste et son caméraman Stéphane Guillemot sont entrés dans la ville de Boutcha, en banlieue de Kiev et ont découvert des dizaines de victimes civiles de la guerre en Ukraine menée par la Russie. Un massacre dont ils ont dû rendre compte dans le "20 Heures" de France 2.
"C'était d'une puissance extrême. On ne montre que 20% de ce que l'on voit", a-t-il lancé. Et d'expliquer : "L'armée russe a été pulvérisée dans les faubourgs de Kiev. Des colonnes de chars carbonisés où il ne reste que les tripes des soldats russes. C'est ce qu'on voit sur le terrain. Mais ça, ça n'a aucun sens de le diffuser. C'est juste gore. Il n'y a aucun intérêt de montrer ça". Encore très touché, il a lâché : "Ca, on le prend dans la gueule ! Mais on ne le montre pas parce que ça n'a aucun intérêt informatif !".
Pour évoquer ces morts du côté russe, Arnaud Comte a indiqué avoir "montré une botte", "un casque carbonisé sur un blindé" : "Mais après, les 60 centimètres d'intestin qui sont par terre, ça n'a aucun intérêt. On est dans le trash. Ce n'est pas notre boulot. On suggère. Par exemple, certains plans des civils sont suggérés", a-t-il poursuivi. Et d'assurer : "On peut montrer des corps de soldats russes. On l'a déjà fait dans d'autres reportages".
"La réalité, sur une zone de guerre, quand il y a des cadavres partout, il y a des chiens qui rodent et qui mangent les cadavres. Ce sont des images immontrables ! Elles n'ont aucun intérêt. Ca fait partie du trash de ces missions que tu prends pour toi, mais qui reste là", a-t-il conclu.