Symbole des violences policières, l'affaire Malik Oussekine fait pour la première fois l'objet d'une mini-série, mise en ligne ce mercredi 11 mai sur Disney+. Celle-ci reviendra sur la mort de Malik Oussekine. Cet étudiant français d'origine algérienne de 22 ans a été tué à Paris dans la nuit du 5 au 6 décembre 1986 sous les coups de policiers et laissé pour mort dans un hall d'immeuble, pendant des manifestations contre le projet de loi de réforme des universités porté par Alain Devaquet. La nuit du drame, Malik Oussekine revenait d'un concert de jazz à Saint-Germain-des-Prés.
"La mort d'un étudiant, un pays déchiré, le combat d'une famille", résumait la courte bande-annonce dévoilée 35 ans jour pour jour après les faits. Son réalisateur, Antoine Chevrollier ("Le bureau des légendes", "Baron noir"), a découvert le nom de Malik Oussekine "dans une chanson de la bande-son de 'La Haine', de Mathieu Kassovitz. Le groupe Assassin rappait ce refrain : 'L'État assassine, un exemple : Malik Oussekine'", se remémore-t-il auprès de "Téléobs". Il a donc choisi de raconter "cette page sombre de notre roman national" mais à travers le regard de la famille de Malik Oussekine.
Les critiques sont élogieuses. "Grâce à un important travail de recherches, les propos sont retranscrits quasiment au mot près et la famille Oussekine a largement pris part à la création, ce qui donne une authenticité inédite à la fiction", a noté "Numerama". "On y redécouvre la détresse de sa mère Aïcha, de ses frères Ben Amar et Mohamed ou de ses soeurs Fatna et Sarah, prêts à tout sacrifier pour que justice soit faite", a confirmé "Les Échos". "C'est l'histoire d'une immigration algérienne mais c'est aussi l'histoire d'un ratage politique. Il y a une promesse fallacieuse faite à la population immigrée dans la deuxième partie du septennat de Mitterrand", analysait le réalisateur en mars dans "Le Monde".
Sayyid El Alami prête ses traits à Malik Oussekine. Le jeune homme est entouré de sa mère Aïcha (Hiam Abbass), de ses frères Ben Amar (Malek Lamraoui) et Mohamed (Tewfik Jallab), du père de substitution de la fratrie depuis la mort de leur père Miloud (Slimane Dazi) et enfin de ses ses soeurs Fatna (Naidra Ayadi) et Sarah (Mouna Soualem). Le cast comprend également Kad Merad dans la peau de maître Georges Kiejman, l'avocat de la famille.