Pas une question de genre. Ce matin, dans "Info médias" sur la radio Franceinfo, Célyne Baÿt-Darcourt a reçu dans son studio le journaliste Alexandre Ruiz, qui a récemment annoncé son départ de la chaîne beIN Sports. Au cours de l'entretien, le présentateur a notamment été interrogé sur le documentaire "Je ne suis pas une salope, je suis une journaliste", réalisé par Marie Portolano et diffusé sur Canal+ dimanche dernier, portant sur le sexisme dans le journalisme sportif.
Alexandre Ruiz n'a tout d'abord pas caché sa surprise face au soupçon exprimé à l'antenne par Célyne Baÿt-Darcourt d'un possible lien entre son départ de beIN Sports et d'éventuels agissements répréhensibles de sa part vis-à-vis de journalistes sportives. Après avoir nié avoir la moindre chose à se reprocher en la matière et évoqué une simple "concordance des temps", le journaliste a rappelé à son intervieweuse que sa décision de quitter la chaîne qatarie précédait de plusieurs semaines la diffusion du doc de Marie Portolano et la libération de la parole qu'il a entraînée.
Alexandre Ruiz a ensuite commenté à la demande de Franceinfo les témoignages présentés dans le film de Marie Portolano. Avouant ses réserves sur la forme, le journaliste a déclaré que ce film lui avait plu "sur le fond". Il a ensuite apporté son témoignage personnel sur les agissements décrits dans le doc. "J'ai vu de tout, comme vous et moi. Je crois que dans tous les milieux professionnels, il y a ce type de propos qui peuvent paraître déplacés", a débuté Alexandre Ruiz, ajoutant : "Mais dans les deux sens ! Ce n'est pas une question de genre. Je pense que ça va aussi des femmes vers les hommes. Ou des hommes vers les femmes". Une réponse qui a surpris la journaliste de Franceinfo : "Des femmes qui harcèlent des hommes ?".
Selon l'ancien visage de la chaîne qatarie, "ça s'est déjà entendu" : "On reçoit aussi, nous, hommes, des messages sur les réseaux sociaux ou dans les rédactions, de consoeurs femmes (sic)". "Des propos déplacés qui vous choquent ?", a demandé Célyne Baÿt-Darcourt. "Non, ce n'est pas ce que je dis. Je ne suis pas forcément choqué... J'entends ce que disent aujourd'hui ces femmes dans ce reportage. Je trouve que ça a sa place et que c'est légitime", a-t-il assuré. Et de préciser : "Maintenant, pour moi, ce n'est pas lié uniquement au genre féminin. J'en suis persuadé parce que j'en ai moi-même été sujet". "Eté victime ?", a glissé l'intervieweuse. "Sujet", a affirmé Alexandre Ruiz. puremedias.com vous propose de visionner la séquence.
Par ailleurs, l'animateur fan de foot a révélé au cours de cet entretien qu'il allait désormais se consacrer à la plateforme Twitch. "Aujourd'hui, le sport en France commence à aller sur ce site. L'Olympique de Marseille était le premier club à diffuser des matchs sur Twitch. Paris, le Real Madrid, Arsenal, la Juve y vont maintenant. Il faut trouver ces nouvelles surfaces. Ailleurs, en Europe, on y est déjà très introduit", a raconté Alexandre Ruiz. Et de conclure : "Je pense que c'est l'énergie sur laquelle la France devait arriver depuis un petit moment. Le virage est en train de se produire. Autant être dans ce premier train. Voire dans la locomotive".