Il n'en démord pas. Ce dimanche, le "JDD" a publié une interview de Yann Moix , qui accuse "Complément d'enquête" d'avoir utilisé des images de son film sur Gérard Depardieu sans son accord. "Scandale" écrit le journal. "Le dernier 'Complément d'enquête' a montré des images volées du tournage du film de Yann Moix en Corée du Nord", affirme le papier en introduction de l'interview.
Un article que Tristan Walleckx, présentateur et rédacteur en chef de l'émission de France 2, n'a pas voulu laisser passer. "Que d'erreurs dans cette nouvelle pleine page du 'JDD' consacrée à "Complement D'enquête", a-t-il écrit sur X (Twitter).
Jeudi 7 décembre dernier, le magazine de reportages a diffusée une enquête dédiée à Gérard Depardieu, accusé de viols et d'agressions sexuelles. Une séquence en particulier, diffusée sur les réseaux sociaux, a fait beaucoup parler d'elle : lors d'un séjour controversé en Corée du Nord en 2018, l'acteur français est aperçu à de nombreuses reprises en train de proférer des propos obscènes et sexistes envers les femmes qui l'accompagnent.
Une séquence choc inédite, tirée d'un tournage organisé par Yann Moix pour un long-métrage qui n'avait finalement jamais vu le jour. Depuis sa diffusion, l'écrivain accuse son producteur Anthony Dufour de lui avoir "volé" ses rushs.
"Cela fait des mois que mes avocats essaient de récupérer mon montage. Les tractations n'avançaient pas", assure le polémiste. "On comprend à présent pourquoi : plutôt que de me rendre mon film ou de le sortir en salle comme prévu, Anthony Dufour a préféré produire et réaliser un 'Complément d'enquête' dans mon dos, avec mon travail, dans le but de faire un documentaire à charge sur Gérard Depardieu", a-t-il ajouté, réaffirmant sa volonté de porter plainte.
"Les images n'appartenaient pas à Yann Moix, qui n'a jamais répondu à nos sollicitations répétées", a répondu Tristan Walleckx sur X. Selon lui, la société de production Hikari aurait contacté l'émission pour leur confier directement les images. Dans les colonnes du Figaro , Anthony Dufour avait de son côté assuré qu'il n'y a "aucune image réalisée par Yann Moix dans ce film", qui "donne une voix à des femmes que personne n'avait écoutées jusque-là."
Ce vendredi 8 décembre, l'auteur de 55 ans était présent sur le plateau de "Touche pas à mon poste", où il a également affirmé avoir été "volé". "Je voulais juste qu'on me demande mon autorisation", a-t-il encore assuré. "Si la cause de défendre les femmes est tout à fait juste, les méthodes sont dégueulasses", dénonce-t-il encore.
"Ce film a été tourné en septembre 2018, date à laquelle il n'y avait aucune accusation contre Gérard Depardieu", a-t-il également assuré. Même son de cloche ce dimanche dans le "JDD" : "Je suis parti faire ce film en Corée sur le plus grand acteur français de l'après guerre à un époque où aucune plainte n'avait été déposée contre lui" peut-on lire dans l'interview.
"Gérard Depardieu était déjà visé par une plainte pour viols au moment du tournage (septembre 2018)", a répondu Tristan Waleckx dans son post sur X, faisant référence a une première plainte déposée le 27 août 2018.
Tout comme "Touche pas à mon poste", le "JDD" appartient désormais à Vincent Bolloré. Depuis la diffusion d'un sujet de "Complément d'enquête" consacré au Puy-du-fou en septembre dernier, les médias du groupe Bolloré, dont C News et Europe 1, ont organisé une contre-attaque contre le magazine de France 2.
Le programme de reportages a également beaucoup fait parler de lui depuis le jeudi 30 novembre, avec un portrait de Cyril Hanouna intitulé "Le parrain du PAF". Sur le plateau de TPMP, l'animateur star, protégé du milliardaire breton, n'a cessé ses invectives et menaces contre l'équipe de "Complément d'enquête".
Une vendetta qui remonte déjà à loin : En 2017, Tristan Walleckx avait reçu le prix Albert Londres avec Matthieu Rénier pour son documentaire diffusé en 2016 dans un hors-série de "Complément d'enquête". Intitulé "Vincent Bolloré, un ami qui vous veut du bien ?", le film enquêtait sur les activités opaques du magnat des médias en Afrique.