Qui a tué Léa Morel ? Qui a tué le petit Danny Lattimer ? Et bientôt... qui est la taupe ? Ce matin, M6 et Endemol ont présenté à la presse leur nouvelle émission, "Qui est la taupe ?", adaptation d'un format belge vieux de 16 ans déjà et que la société de production avait développé à plusieurs reprises au fil des années, sans trouver de diffuseur. Un signal pas forcément encourageant. Pourtant, les images projetées ce matin indiquent que le travail effectué sur cette première saison française de "Qui est la taupe ?" a porté ses fruits.
Et M6 et Endemol espèrent que cette question, "Qui est la taupe ?", hantera les téléspectateurs français autant que les mystères des séries "Disparue" et "Broadchurch", par exemple. La chaîne promet d'ailleurs un format qui se rapproche un peu de la fiction, et y a mis les moyens techniques, intégrant systématiquement une grue au dispositif de tournage, pour proposer des prises de vues plus impressionnantes que les télé-réalités et docu-réalités traditionnels.
Mais l'originalité du programme présenté par Stéphane Rotenberg réside dans son principe de base : en Afrique du Sud, une équipe de dix candidats doit relever des défis physiques ou intellectuels dans le but de faire grossir une cagnotte. Mais parmi ces dix candidats se cache une taupe, une personne qui joue un double jeu et a tout intérêt à faire perdre l'équipe. Chaque épreuve loupée fait perdre de l'argent au groupe, et enrichit la taupe, dont l'identité est encore aujourd'hui inconnue de (presque) tous, même de Stéphane Rotenberg, des cadreurs et des monteurs. Seules trois personnes savent qui elle est : la rédactrice en chef, le producteur de l'émission et... la taupe, bien sûr.
La force de l'émission réside dans son casting. "Nous avons voulu trouver dix personnes qui auraient pu être la taupe - et qui en rêvaient - mais aussi dix personnes qui s'entendent bien. Il est plus difficile de soupçonner des gens qu'on apprécie que des gens qu'on déteste", expliquait la production ce matin. Du coup, ce petit groupe de dix personnes apprend vite à se connaître, s'entend bien, rigole... et doute. Et le téléspectateur doute avec eux.
Les épreuves sont impressionnantes, stressantes, et à chaque erreur de l'un ou de l'autre, on s'interroge : le candidat a-t-il échoué volontairement ou par accident ? Ce sont ces soupçons permanents qui donnent à "Qui est la taupe ?" son ton si particulier, créant une atmosphère inédite dans les jeux d'aventure. De leur côté, les candidats mènent l'enquête, aidés par des indices distillés par la production. Car percer le secret reste critique pour survivre. A l'issue de chaque épisode, les candidats doivent répondre à une vingtaine de questions sur la taupe. Celui qui répond le moins bien est éliminé. La taupe, elle, décroche forcément 20/20 et est donc assurée de rester jusqu'au bout.
Drôle, visuellement réussi et très impliquant pour le téléspectateur, "Qui est la taupe ?" est par ailleurs enrichi d'un dispositif second écran qui invite le public à mener l'enquête grâce à des indices dissimulés un peu partout. Mais a priori, pas besoin d'en arriver là pour apprécier le programme, attendu prochainement sur M6. Seule crainte : que la chaîne fasse durer ses primes aussi longtemps que "The Island" ou "Top Chef". Endemol évoque vaguement des épisodes "d'environ 100 minutes", pour terminer pile à 23h. Espérons qu'ils tiennent parole. Après tout, il n'y a rien de pire qu'un Cluedo géant dont on se lasse avant la fin !