L'heure des excuses. La semaine dernière, l'une des productrices de "The Crown" a révélé qu'à l'avenir, l'actrice campant le personnage principal de la série diffusée sur Netflix serait la mieux payée de tout le cast. Une déclaration d'intention qui révélait en creux que lors des deux premières saisons, Claire Foy, qui campait la reine Elizabeth II, avait été moins bien payée que celui qui incarnait son mari à l'écran, le comédien britannique Matt Smith.
Une annonce intervenue un peu tard puisque Claire Foy, Matt Smith et tous les acteurs présents dans les deux premières saisons de la série seront remplacés dans les saisons 3 et 4, chaque saison s'intéressant à une décennie du règne de la reine. Olivia Colman prêtera ainsi ses traits à Elizabeth II dans les saisons 3 et 4, tandis que Helena Bonham Carter campera sa soeur, la princesse Margaret. Hugh Laurie, lui, devrait reprendre le rôle du prince Philip.
La révélation de cette inégalité salariale a fait le tour du monde, six mois après l'éclatement de la vague "Balance ton porc" et "Me too". Une pétition a même été créée pour encourager Matt Smith à faire don de la différence de salaire entre lui et sa consoeur à une association luttant pour l'égalité des droits entre hommes et femmes. Un geste qui aurait rappelé celui de Mark Wahlberg, qui a donné 1,5 million de dollars au fonds "Time's Up" au Etats-Unis après qu'il a été révélé qu'il avait touché cette somme pour tourner des scènes supplémentaires du film "Tout l'argent du monde", là où sa partenaire à l'écran Michelle Williams n'avait empoché que 1.000 dollars.
Matt Smith et Claire Foy sont pour l'heure restés silencieux, mais la société de production de "The Crown" a pris la parole ce mardi. "Nous tenons à nous excuser auprès de Claire Foy et Matt Smith, acteurs et amis fantastiques, qui se retrouvent au coeur d'une tempête médiatique depuis une semaine sans y être pour rien", commence le communiqué de Left Bank Pictures. "En tant que producteurs, nous sommes en charge des budgets et des salaires. Les acteurs ne savent pas qui touche quoi, et ne peuvent être tenus personnellement responsables du cachet de leurs collègues", poursuit Left Bank.
"Nous comprenons et soutenons le débat qui se tient actuellement dans notre société, et nous sommes à 100% impliqués dans le combat pour l'égalité salariale (...). Nous avons tous la responsabilité de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour nous assurer que ces questions soient traitées, et souhaitons participer au débat", conclut le communiqué, qui indique que la société de production a ouvert des discussions avec la campagne "Time's Up UK" et l'organisation "ERA 50:50" dans ce sens.