Une intrigue séduisante à défaut d'être originale, un cast et une réalisation soignée : Netflix a mis les moyens pour "The Umbrella Academy". Les dix épisodes de cette nouvelle série créée par Steve Blackman ("Altered Carbon", "Fargo") ont été mis en ligne ce vendredi. Dans cette adaptation des comics de Gerard Way et Gabriel Bà, on retrouve la chanteuse Mary J. Blige dans la peau d'une tueuse venue du futur aux côtés d'Ed Kemper ("Mindhunter"), tandis qu'Ellen Page ("Juno", "Inception") et Robert Sheehan ("Misfits") incarnent deux des membres de la famille de super-héros, les Hargreeves.
Le point de départ de "The Umbrella Academy" se situe le 1er octobre 1989 lorsque, le même jour, 43 bébés sont inexplicablement nés de femmes qui n'étaient pas enceintes et que rien ne relie. Sir Reginald Hargreeves, un industriel milliardaire, adopte sept de ces enfants et crée l'Umbrella Academy pour les préparer à sauver le monde. Mais tout ne se déroule pas comme prévu. Les enfants devenus adolescents, la famille se désagrège et l'équipe est dispersée.
Les six membres toujours en vie, désormais trentenaires, se retrouvent à l'occasion de la mort de Hargreeves. Luther, Diego, Allison, Klaus, Vanya et Numéro Cinq travaillent ensemble pour résoudre le mystère qui entoure la mort de leur père. La famille désunie se sépare cependant de nouveau, incapable de gérer des personnalités et des pouvoirs trop différents, sans même parler de l'apocalypse qui menace. Dans cette fratrie, seule Numéro 7, Vanya (Ellen Page) ne possède pas de pouvoir et a de facto toujours été mise en retrait de la famille.
Nos confrères ont été nombreux à pouvoir découvrir en avant-première la série. Nombre d'entre eux soulignent que sous prétexte de mettre en scène des super-héros, "The Umbrella Academy" est avant tout un drama familial. Pour "Allociné", "si dans sa forme, la série Netflix reste plutôt sage et classique (elle n'est ni trop trash ni visuellement recherchée), elle mise tout sur la singularité de ses personnages. Reste à voir si le spectateur arrivera à s'identifier à eux".
Pour "Télé 7 Jours", "The Umbrella Academy" est "un feu d'artifice qui emprunte à l'univers de 'Batman' pour les ambiances gothiques, ou à 'Kick-Ass' pour le côté déjanté de ses personnages, tous plus dysfonctionnels les uns que les autres. Mais aussi aux 'X-Men', sans oublier des références appuyées au 'Prisonnier'"". Autre référence notée par "Le Figaro" cette fois, "l'absurde et l'humour noir, irrévérencieux et jubilatoire, à l'oeuvre dans les 'Kingsman' de Matthew Vaughn, avec Colin Firth".
"Pure Break" note de son côté que "la tension va crescendo jusqu'au 10e épisode, même si on aurait aimé plus de rebondissements et de surprises". Même avis du côté de "Première" pour qui "la série monte admirablement en puissance et devient presque obsédante. Le drama de super-héros se transforme alors en série de science-fiction pure et dure - jusqu'à son final à couper le souffle". "Le Parisien" salue la "performance bluffante" d'un des acteurs, "Aidan Gallagher, 15 ans, qui interprète un homme de 58 ans prisonnier dans le corps d'un ado de 13 ans".
Outre ses personnages, la série de Netflix tire son épingle du jeu grâce à sa bande originale à en croire nos confrères. Une bande originale "entraînante entre musique classique et hits" pour "Pure Break" ; "aussi variée que réjouissante, de Morcheeba à Radiohead en passant par Woodkid, Nina Simone ou la '7e Symphonie' de Beethoven" pour "Le Parisien", à tel point que, pour "Le Figaro", la musique semble "dicter l'action plus que l'accompagner".
Seul "Télérama", qui n'a vu que 7 des 10 épisodes, a eu du mal à accrocher à cette série. L'hebdomadaire déplore un "manque de subtilité". "Son univers pop, mélange de décors baroques et de personnages excentriques, n'est pas assez original, et ses dialogues, tour à tour explicatifs et vulgaires, peinent à donner chair à une intrigue assez simple sous des méandres inégaux. On est plus intéressé par les tensions qui déchirent les frères et soeurs, leurs angoisses, leur relation difficile avec leur défunt père, etc".
"Le Parisien" aurait bien vu une saison réduite à 8 épisodes au lieu de 10 pour éviter "quelques détours inutiles", tandis que pour "Le Figaro", "de belles idées, comme l'odyssée de Klaus (Robert Sheehan, Misfits), cohabitent avec des arches narratives léthargiques".