Émission resserrée, nouveaux coachs, casting de talents "à voix" et règles simplifiées. C'est la promesse de la production de "The Voice" pour la saison 9 du télé-crochet phare de TF1, attendue en diffusion au printemps prochain. Présent ce mercredi sur la quatrième session d'enregistrement des auditions à l'aveugle, puremedias.com est allé prendre la température de l'émission qui a subi cette année - comme les autres franchises de flux historiques de la Une - une usure marquée de son audience, et ambitionne de se relancer.
Direction donc les studios du Lendit, à la Plaine Saint-Denis, où se déroulent depuis une semaine les six sessions d'enregistrements des auditions à l'aveugle. Le public d'habitués n'a pas de quoi être désorienté en pénétrant sur le plateau. Celui-ci n'a pas changé, hormis le mur d'écrans derrière la scène et les fauteuils, flambant neufs. Mais il fallait au moins cela pour accueillir les quatre nouveaux coachs qui sont la vraie grosse nouveauté de cette saison : Pascal Obispo, Amel Bent, Marc Lavoine et Lara Fabian.
Avec huit saisons derrière elle, la production de "The Voice" a envie de prouver que le programme en a encore sous le capot. C'est donc sur le titre "The Show Must Go On" que les quatre coachs donnent de la voix pour la collégiale. Alors qu'ils ont déjà trois sessions d'enregistrement au compteur, les quatre artistes semblent afficher une complicité non feinte. Au milieu de ce quatuor attendu au tournant, Lara Fabian et sa voix puissante se font d'emblée remarquer. Bonne patte, le public ne semble pas afficher de préférence pour l'un des quatre, à l'exception d'un petit groupe de quinquagénaires qui n'ont d'yeux que pour l'interprète des "Yeux revolvers".
Le tombeur de ces dames est le seul vrai bizut de la bande. Pascal Obispo a été coach dans la saison 6 tandis qu'Amel Bent a eu l'expérience du fauteuil rouge dans la version "Kids". Quant à Lara Fabian, elle a été remarquée par la production française parce qu'elle était coach dans "La Voix" au Québec. Pour autant, assis à côté de son compère Pascal Obispo, Marc Lavoine, fidèle à lui-même, ne semble avoir ni le trac, ni la timidité des nouveaux venus. "Il dit déjà qu'il est devenu complètement accro !" souffle un membre de la production, pas peu fier de cet alignement de tauliers de la chanson française.
Il faut dire que le quatuor, que l'on pouvait penser un tantinet désuet sur le papier, fonctionne à merveille. Les quatre donnent l'impression de prendre du plaisir et, surtout, s'investissent à fond dans leur rôle. En quelques minutes, on a ainsi vu Pascal Obispo s'installer au piano pour chanter "Let It Be" avec un jeune prodige de la soul et Lara Fabian venir donner des notes de "Je t'aime" à une candidate qui venait de reprendre sa mythique chanson d'amour. Et quand une panne de fauteuil interrompt le tournage, Pascal Obispo se transforme en chauffeur de salle et improvise un boeuf avec Amel Bent après avoir fait chanter tout le public sur "Allumer le feu".
Si les coachs offrent une bonne première impression, ce sont encore les voix des candidats qui demeurent la clé de voute du programme. Et de côté-là aussi, le service est assuré. Après huit ans d'existence, "The Voice" prouve en quelques minutes qu'elle demeure encore et toujours la plus grande scène musicale de talents de France. Jacques Brel, Imagine Dragons, Bigflo & Oli, Dua Lipa, Francis Cabrel... Les inspirations sont variées et le niveau est bon. Certains émeuvent, d'autres étonnent, rares sont ceux qui déçoivent. Puis il y a ceux qui font mouche. Ces pépites dont on se demande comment elles peuvent rester dans l'ombre et que les casteurs de "The Voice" ont le talent d'aller dénicher.
Un peu comme ce veilleur de nuit à moustaches, repéré sur internet, qui déroute son monde avec une reprise aussi inattendue que totalement sublimée du titre "Je voudrais un bonhomme de neige" de "La Reine des Neiges". Ou encore cette trentenaire ébouriffante venue du Cameroun, où l'équipe de "The Voice" est allée la chercher, et qui retourne littéralement le studio avec une reprise endiablée de "I Put A Spell On You". Autant de moments vibrants qui rappelle toute la puissance de ce format et force au constat que depuis son lancement, il y a déjà huit ans, on n'a jamais fait plus efficace.