Une phrase qui avait choqué. Dans une décision prise en Assemblée plénière le 12 mai et publiée le 6 juillet, le Conseil supérieur de l'audiovisuel s'est penché sur une séquence de "Quotidien" sur TMC datant du 10 mars dernier. Yann Barthès avait reçu dans son émission l'historienne Elisabeth Roudinesco qui avait tenu des propos polémiques au sujet des personnes transgenres.
Invitée dans l'access de TMC pour la promotion de son ouvrage "Soi-même comme un roi, essai sur les dérives identitaires" (éditions Seuil), Elisabeth Roudinesco avait choqué certains téléspectateurs. "Il n'y a pas un troisième sexe. Il y a une bisexualité. Il y a un genre. Le transgenre a été inventé à partir de personnes qui avaient des problèmes avec l'identité. Ce qu'on a appelé le transexualisme. Il ne faut pas les discriminer. Ca existe. Mais je trouve qu'il y a un peu une épidémie de transgenres. Il y en a beaucoup trop", avait déclaré la psychanalyste, installant un malaise sur le plateau. Elle s'était alors expliquée : "Il y a des gens qui se sentent dans une identité qui n'est pas la leur depuis l'enfance. C'est appelé le transexualisme. Quand un enfant de 8 ans dit qu'il est de l'autre sexe, en quoi est-il habilité ?".
Après cette séquence, plusieurs comptes Twitter avaient fait part de leur colère, dont notamment des députés de la République en marche. Les élus de la majorité Raphaël Gérard, Laurence Vanceunebrock et Valérie Petit avait d'ailleurs indiqué sur leurs comptes Twitter avoir saisi le CSA concernant l'interview de "Quotidien". "La loi prévoit que les diffuseurs doivent s'assurer que les programmes ne contiennent pas d'incitation à la haine à raison de l'identité de genre", avaient estimé les trois parlementaires.
Dans sa décision, le Conseil supérieur de l'audiovisuel a "observé que ces propos s'inscrivaient dans le cadre d'un débat d'intérêt général sur la transidentité, notamment des mineurs". "S'ils ont pu être considérés comme inappropriés par certains téléspectateurs, il n'apparaît pas, au vu de l'ensemble des échanges, que leur auteure ait entendu encourager à des comportements discriminatoires envers les personnes transgenres", a considéré le gendarme du petit écran. Ainsi, le Conseil n'a pas relevé de manquements de l'éditeur à ses obligations et n'est pas intervenu auprès de TMC.