Le vrai du faux. Jacques Cardoze, chroniqueur dans "Touche pas à mon poste !" sur C8, et Jean-Michel Aphatie, éditorialiste à "Quotidien" sur TMC, se sont répondus, ce dimanche 2 juin 2024 par tweets interposés, après que le premier a accusé le second d'être à l'origine de l'agression dont il a été victime jeudi 30 mai 2024 dans le métro parisien.
"Jeudi dernier dans le métro, j'ai été victime d'une agression à cause de cette fakenews de Jean-Michel Aphatie", a relaté Jacques Cardoze, prenant pour appui une vidéo dans laquelle le chroniqueur de Yann Barthès a mis en perspective la décision du bureau de l'Assemblée nationale d'exclure temporairement Sébastien Delogu – le député La France insoumise avait brandi la veille un drapeau palestinien dans l'Hémicycle – eu égard aux pratiques en vigueur au palais Bourbon.
Par le passé, en effet, des drapeaux ukrainiens avaient été installés dans l'Hémicycle et Yaël Braun-Pivet, la présidente de l'Assemblée nationale, avait arboré deux pin's, dont un à l'effigie du drapeau israélien. "Est-ce que, de manière rétroactive, c'est-à-dire début juin, Yaël Braun Pivet, présidente de l'Assemblée nationale, pourrait être exclue pendant quinze jours de l'Assemblée nationale ?", a fait mine de s'interroger Jean-Michel Aphatie. "Si on suit le règlement, oui !", a-t-il affirmé. "Mais on ne va pas l'appliquer, et voilà !", a-t-il conclu.
Selon Jacques Cardoze, cette chronique de Jean-Michel Aphatie – dont le fond a été contesté par Yaël Braun-Pivet en personne – a poussé "un homme menaçant, les yeux exorbités" à le poursuivre "jusqu'à (le) coincer contre une banquette" afin de le "convaincre que l'Assemblée est tenue par les sionistes", a poursuivi son récit l'ancien présentateur de "Complément d'enquête" sur France 2. "Colporter, relayer et faire la promotion d'une fakenews a des conséquences sur la vraie vie ! Cher Jean-Michel Aphatie, on ne se connaît pas bien mais je crois que l'on se respecte : tes paroles ont des conséquences sur l'ensemble des journalistes", a-t-il déploré.
Directement interpellé, Jean-Michel Aphatie a répondu, jugeant Jacques Cardoze "bien embrouillé" à la lecture de son récit. "Agressé jeudi, ce qui est inacceptable, il a écrit que son agresseur avait été encouragé par une de mes chroniques. Manque de bol, ma chronique date du lendemain (vendredi 31 mai 2024, ndlr). Cardoze s'est planté. C'est plus simple quand c'est dit comme ça", a-t-il rétorqué.
Jacques Cardoze s'est donc autocorrigé : "Lors d'une conversation ce jour, avec Jean-Michel Aphatie, celui-ci me demande de préciser jours et horaires de sa chronique 'Règlement à géométrie variable'. Il conteste qu'elle ait pu avoir un lien avec l'agression dont j'ai été victime jeudi en début d'après midi sur la ligne 9 du métro. Cet argument a d'abord été publié par l'hebdomadaire 'Politis' mercredi et relayé par un militant de La France insoumise Ilan Gabet le même jour (...) Ce n'est donc pas la chronique de Jean-Michel Aphatie sur le drapeau, qui est en cause, dont acte", a reconnu l'animateur d''Enquête complémentaire' sur C8.
Avant de surenchérir néanmoins à l'attention de son confrère de TMC : "On peut aussi dire que tu reprends sans vérifier des "informations" de 'Politis' et Ilan Gabet sans les vérifier et que ton discours est dangereux. C'est plus simple comme ça".
Le 1er mars 2022, l'installation de drapeaux ukrainiens dans le même Hémicycle "n'a gêné personne", avait dénoncé Jean-Michel Aphatie. "(Les députés) auraient tous du être foutus dehors", a-t-il estimé, avant de zoomer sur la veste que portait Yaël Braun Pivet, première à dénoncer le comportement de Sébastien Delogu, le 10 octobre 2023. "Nous sommes le 10 octobre (trois jours après l'attentat commis par le Hamas en Israël, ndlr). Yaël Braun Pivet (arbore) deux pins : le drapeau français et le drapeau israélien rigoureusement interdit par le gouvernement", a rappelé le chroniqueur.
Yaël Braun-Pivet s'en est expliqué dans une vidéo : "Lorsque l'Assemblée accueille un dirigeant étranger, il est d'usage d'y adjoindre le drapeau de cet État. Ça s'appelle le pavoisement (...) Il est aussi admis que des députés portent un pin's à l'occasion d'une telle réception ou à une autre occasion, type commémorations, circonstances exceptionnelles. Le règlement de l'Assemblée nationale ne l'interdit absolument pas", s'est-elle justifiée.