C'est sa décision. Samedi soir, pendant la pause publicitaire de "Danse avec les stars", TF1 a annoncé à travers une bande-annonce que la saison 15 d'"Une famille formidable" serait la dernière. Dans les colonnes du "Parisien" ce matin, l'un des acteurs principaux de la fiction, Bernard Le Coq explique les raisons de l'arrêt de la série, qui a été créée par Joël Santoni, décédé au printemps dernier.
"C'est une décision que je prends avec beaucoup d'émotion. J'ai adoré ce personnage mais sous la houlette de Joël Santoni... et que vous dire d'autre que Joël était mon pote, mon ami depuis trente ans et que cette série, c'était lui ?", débute le comédien de 68 ans, confiant que le réalisateur les "a nourris pendant 26 ans de son univers" : "Il faut savoir donner une belle fin. Pardon, mais moi, je ne peux plus continuer. C'était un frère, c'est une perte terrible."
L'acteur explique également qu'il ne souhaite pas "faire une espèce de suite ou d'ersatz de quelque chose qui était" à Joël Santoni. "Au mois d'avril, quand il nous a quittés, c'était douloureux mais la saison était lancée. On l'a fait avec coeur. Les mômes (les acteurs de la série, ndlr) et Anny (Duperey, ndlr) ont été très mobilisés pour bien faire", poursuit-il, ému. Et d'ajouter : "C'est une décision lourde de conséquences. Cela me tenait à coeur, la série m'a donné beaucoup de popularité et de confort matériel. Elle s'arrête et cela va être compliqué."
Après l'annonce de la disparition de Joël Santoni, Bernard Le Coq confie que sa décision "a été presque immédiate", "même s'(il) l'a retournée dans tous les sens". "Il y a un moment chez moi où l'affect l'emporte sur les discours et les calculs. Je ne peux rien dire d'autre sauf que je ne peux plus imaginer faire 'Une famille formidable' sans Joël", ajoute le comédien, qui assure que "cette dernière saison se termine d'une façon intéressante".
Interrogée également par "Le Parisien", la comédienne Anny Duperey se confie sur la fin de la série lancée il y a 26 ans : "Personnellement, je m'interdisais de dire : 'C'est moi qui arrête', par respect pour la chance que cela avait été d'avoir joué dans une série aussi énorme. Il faut être poli avec la chance. Mais Bernard a décidé pour nous". "On m'a demandé si je voulais continuer sans lui et j'ai dit que c'était impensable. D'autant que, depuis quelques années, il y a certains impératifs absolument catastrophiques pour notre série", lance-t-elle, critiquant les conditions imposées par TF1 : "On nous a expliqué que les temps avaient changé et qu'avec la multiplication des images il fallait rester dans le mouvement."
"Donc, au lieu de faire une série tous les deux ou trois ans, ce qui nous permettait de nous renouveler, de vieillir un peu, de trouver des sujets, l'impératif TF1 a été : 'Tous les ans ou rien'. Et là, ce rythme était intenable...", explique l'actrice, avant d'ajouter : "Avec ce rythme d'une saison par an, j'avais peur de lasser les téléspectateurs. J'ai toujours clamé que l'on était l'anti-produit, ce mot horrible qui est apparu dans notre métier...". Elle conclut : "Peut-être que la chaîne ne serait pas d'accord, mais je pense que l'on pourrait revenir dans trois ou quatre ans. Nous sommes une troupe, j'espère que nous ferons un film sur ce qu'ils sont devenus."