"Enquête sur une mainmise culturelle". C'est en ces termes que "Le Figaro Magazine" présente son enquête de la semaine consacrée au service public de l'audiovisuel et aux accusations de parti-pris "à gauche toute" qui le visent régulièrement. Ce sujet signé par trois journalistes de l'hebdomadaire s'intéresse notamment aux stations de radio. "Réunissant près de 15 millions d'auditeurs chaque jour, en audience cumulée, les radios du service public teintent le débat national", résument les auteurs, tandis que la directrice de la rédaction de France Inter, Catherine Nayl, s'en défend : "On n'est pas une radio d'opinion, on a des lignes éditoriales, ce qui est très différent".
Mais "Le Figaro Magazine" ne peut s'empêcher d'observer dans les lignes qui suivent : "Au rayon 'humour', le parti-pris est assumé depuis longtemps". Exemples à l'appui comme avec la célèbre chanson "Jésus est pédé", signée Frédéric Fromet et avec Daniel Morin, déclarant à propos de la journaliste de "Valeurs actuelles" Charlotte d'Ornellas : "Nous ferons l'amour comme deux bergers allemands". Ou plus récemment avec la séquence postée sur les réseaux sociaux dans laquelle l'humoriste belge Charline Vanhoenacker a dessiné une moustache de Hitler sur un portrait d'Eric Zemmour.
"Chaque chronique ne peut pas plaire à tout le monde", reconnaît Catherine Nayl, interrogée par "Le Figaro Magazine". La directrice des antennes et de la stratégie éditoriale de Radio France, Dana Hastier, fait un début de mea culpa sur la question de l'humour : "Il nous arrive de commettre des erreurs dans tous les domaines, l'info ou l'humour. Et puis Radio France, ce n'est pas que Guillaume Meurice ou Charline Vanhoenacker ! On pèse lourd dans la vie culturelle et intellectuelle du pays au-delà des deux 'blagounettes' du mois qui ont agacé quelques personnes et parfois nous-mêmes". Qui précise : "Nous faisons travailler des talents, donc des subjectivités, qui n'engagent qu'elles-mêmes".
Dana Hastier estime donc qu'il y a au final "un équilibre dans la diversité" et pointe la puissance du service public pour expliquer la véhémence de certaines critiques : "Je ne peux pas manquer de m'interroger sur le fait que nos résultats d'audience doivent déranger !".