Les explications du journal. Vendredi, dans son dernier numéro, "Valeurs actuelles" avait écrit un récit fictionnel dans lequel il avait imaginé la députée de la France insoumise Danièle Obono en esclave au 18e siècle, au Tchad. L'ensemble de la fiction était accompagné de dessins illustrant l'élue avec des chaînes au cou. Ces pages ont été écrites dans le cadre d'une série d'été dans laquelle "Valeurs Actuelles" invente une "politique-fiction dans une réalité parallèle". "Ici, des figures historiques ou des personnages issus du monde politique, artistique ou médiatique voyagent dans les couloirs du temps et découvrent une réalité qu'ils ne pouvaient soupçonner", précise l'article en introduction du texte.
Sur Twitter, Danièle Obono avait dénoncé le "racisme" de ces pages dans "Valeurs Actuelles". "Il parait 'Qu'on-peut-pu-rien-dire'. Heureusement, on peut encore écrire de la merde raciste dans un torchon illustrée par les images d'une députée française noire africaine repeinte en esclave...", a-t-elle commenté. Et d'ajouter : "L'extrême-droite, odieuse, bête et cruelle. Bref, égale à elle-même". Elle avait ensuite reçu le soutien de la quasi-majorité de la classe politique.
Dans un communiqué hier, la direction de "Valeurs actuelles" a tenu à revenir sur "l'émoi suscité" par leur article. "Nous avons bien conscience de la mauvaise foi de certains, mais nous devons, pour les autres, éclaircir nos intentions". "Tout l'été, 'Valeurs actuelles' a publié chaque semaine un 'roman-fiction' dont le concept était simple : plonger une personnalité contemporaine dans une période passée, afin de faire resurgir par ce contraste certains inepties de notre époque", a commencé le magazine.
Le journal a alors expliqué avoir fait "voyager dans l'univers atroce de l'esclavage africain du XVIIIe siècle" Danièle Obono afin de "rappeler qu'il n'existât pas d'unité africaine", et "que la complexité de la réalité", "sa dureté", "était à raconter". "Nous avons choisi cette élue car elle participe, selon nous, par ses prises de positions répétées, à cette entreprise idéologique de falsification de l'histoire", a justifié la direction de "Valeurs actuelles", qui a ajouté que "les indigénistes et les déconstructeurs de l'Histoire veulent faire payer le poids de cette insoutenable traite aux seuls Européens".
La direction de la revue a martelé que son texte n'avait "rien de raciste" : "Sans quoi nous n'en aurions pas publié une ligne. Evidemment. Il est commode pour nos adversaires de nous imputer cette accusation que rien n'étaie dans le contenu". "Si nous contestons fermement les accusations dont nos contempteurs nous accablent, nous avons suffisamment de clairvoyance pour comprendre que la principale intéressée, madame Dnaièle Obono, ait pu se sentir personnellement blessée par cette fiction. Nous le regrettons et lui présentons nos excuses", a déclaré le journal.