À l'heure où sa grille connaît quelques turbulences, TF1 célèbre ses valeurs sûres. Ce midi, la chaîne a convié la presse - avec un peu de retard - à souffler les bougies des dix ans passés par Harry Roselmack à la tête de "Sept à huit", le magazine dominical produit par Éléphant. Une longévité notable aux commandes d'un programme qui n'a que peu varié de ligne éditoriale. L'occasion de jeter un coup de projecteur sur une marque qui perdure depuis 17 ans à l'antenne de TF1 et qui parvient encore à réunir plus de 3,5 millions de téléspectateurs chaque semaine.
Malgré une audience en baisse au fil des années, "Sept à Huit", créé en septembre 2000, contribue à "appuyer la puissance" de TF1 selon Catherine Nayl, la patronne de l'information de la Une. Très attaché à son bébé, Emmanuel Chain, créateur du "premier newsmagazine télévisé de France" - assure avoir pensé "Sept à Huit" comme un "Paris Match de la télévision" - et s'enorgueillit de performances qui feraient de lui "le huitième prime-time de TF1". Une formule un poil exagérée pour un programme qui fait un score téléspectateurs à peine supérieur à celui de "Money Drop", programmé en semaine.
Pour autant, si son enthousiasme doit être mesuré, il n'est pas forcément à jeter aux orties. Malgré dix-sept années d'existence, et l'arrivée du concurrent "66 minutes" sur M6 en 2006, "Sept à huit" est parvenu à conserver, avec une stabilité louable, tous les éléments qui font sa signature. Des portraits de Thierry Demaizière - plus de 600 à son actif ! - aux reportages marquants sur des sujets de société en passant par la présence d'Harry Roselmack - en place depuis septembre 2006 -, rien n'a changé, ou presque. Tout juste faut-il noter le lancement, en mai 2015, de "Sept à Huit Life", un "supplément" centré sur "le quotidien des Français", qui rassemble chaque semaine plus de 2 millions de téléspectateurs entre 17h15 et 18h15.
À l'heure où la vitesse de circulation de l'information déconcerte et inquiète, "Sept à huit" reste fidèle à sa promesse de prendre le temps pour raconter "un monde qui change". Une respiration salutaire et parfois nécessaire pour ceux qui préfèrent se couper du tumulte des réseaux sociaux et des chaînes d'information. La meilleure illustration restant assurément le portrait de Thierry Demaizière, pensé comme une "adaptation de la dernière page de Libé", dans lequel le poids des mots - et parfois le choc des images - prennent tout leur sens.