Arnaud Montebourg salue l'attitude présidentielle. Dans un long entretien accordé au journal Le Monde cet après-midi où il dénonce une "politique d'austérité qui conduit à la débâcle", le ministre du Redressement productif revient sur la manière dont François Hollande a géré l'affaire Cahuzac. Le Chef de l'Etat était-il au courant du compte en Suisse détenu par son ministre du Budget ? A quel moment ? Certains affirment que le président disposait de ces informations dès le mois de décembre. Et qu'il aurait dû se débarasser de son ministre plus tôt.
Mais Arnaud Montebourg ne partage pas cette analyse. "La droite qualifiait Mediapart de presse fascisante, utilisait les services de renseignements pour écouter des journalistes, traitaient les juges de 'petits pois', et tous les postes clés de la magistrature confiés à des amis, explique-t-il. Pourrait-on simplement rendre justice à François Hollande d'avoir respecté la liberté de la presse ? De n'avoir pas levé le petit doigt pour protéger son ministre ? D'avoir laissé la justice suivre son cours ? N'avoir pas engagé de procédure de police politique parallèle à celle engagée par la justice, n'est ce pas à son honneur ? Je remercie le président d'avoir fait preuve d'honnêteté dans cette affaire."
Il y a quelques jours, Jean-Marc Ayrault avait lui aussi salué sur le plateau du 20 heures de France 2 le travail effectué par Mediapart. "Le gouvernement que je dirige s'appuie sur une justice totalement indépendante pour que la vérité éclate (...) Une enquête préliminaire a été déclenchée après les informations diffusées dans la presse, en particulier dans le journal Mediapart qui lui aussi joue pleinement son rôle de presse indépendante", avait expliqué le Premier ministre. Un site "nécessaire dans une démocratie où il ne peut pas y avoir de surpouvoir."