Changement de ton à l'égard de Mediapart, le site qui a révélé en décembre dernier l'affaire Cahuzac. Alors qu'une partie de la classe politique et médiatique remettait en doute les accusations du site dirigé par Edwy Plenel, Jean-Marc Ayrault, interrogé dans le 20 heures de France 2 mardi soir, a salué son travail.
"C'est une faute grave, c'est une faute morale, même au-delà de la justice. Mais ce que je veux dire aux Français, c'est que le gouvernement que je dirige s'appuie sur une justice totalement indépendante pour que la vérité éclate. Le 4 janvier, à son initiative, le procureur de la République a engagé une enquête préliminaire après les informations diffusées dans la presse, en particulier dans le journal Mediapart qui lui aussi joue pleinement son rôle de presse indépendante", a expliqué le Premier ministre. "Vous saluez la presse indépendante ce soir ?", le relance David Pujadas. "Absolument, c'est nécessaire dans une démocratie, il ne peut pas y avoir de surpouvoir", confirme M. Ayrault.
François Hollande, avant d'être aux affaires, avait lui aussi salué le travail du site en ligne, comme l'a récemment révélé "Dimanche +". Nous sommes en 2010, à l'université d'été du PS. François Hollande, le teint halé, croise Edwy Plenel devant les caméras. "T'as pas encore arrêté le délinquant ?", lance-t-il, allusion probable à Nicolas Sarkozy actuellement au pouvoir.
Puis après, face caméra, celui qui remportera un an plus tard la primaire socialiste lâche : "Mediapart n'est pas au service de l'opposition. D'ailleurs je pense, j'espère à partir de 2012, en responsabilité, il y a tout à craindre de ce que sera ce devoir d'information, de critique qu'exercera, je n'en doute pas, Edwy et son équipe". Il ne croyait pas si bien dire...