Vendredi matin, 43 personnes, dont un enfant, sont morts après la collision entre un car et un camion à Puisseguin, en Gironde. Cet accident de la route, le plus meurtrier sur le sol français depuis 1983, a été largement couvert par les médias en général, et les chaînes de télévision en particulier. Dès l'annonce de l'accident, les chaînes d'info en continu ont évidemment basculé en édition spéciale.
Une couverture médiatique qui est au centre de "Rouge Vif", la chronique hebdomadaire que tient Anne Roumanoff dans le "Journal du dimanche". L'humoriste dénonce l'"excitation un peu macabre" des journalistes face à ce genre d'évènement. "On va maintenant retrouver notre envoyé spécial sur les lieux du drame où l'émotion est, on l'imagine, très forte. Est-ce que l'émotion est toujours très forte ?", écrit-elle en caricaturant un présentateur. "Elles sont pas terribles, vos images. Les gens se serrent dans les bras mais on ne voit pas bien les larmes. Trouvez-moi un proche qui pleure en gros plan. Ils ne veulent pas parler ? Démerdez-vous ! BFM a trouvé un rescapé !", écrit la chroniqueuse en imaginant ce que peut dire un rédacteur en chef de Paris au journaliste qu'il a dépéché sur place.
Dans son billet, la comédienne dénonce également les interviews des familles de disparus en larmes. "L'envoyé spécial est ennuyé, la femme a trop de chagrin pour aligner trois mots", écrit-elle, avant de revenir sur la présence d'experts d'accidents de la route sur les plateaux à Paris. Ils préconisent tous d'attendre la fin de l'enquête de la police pour savoir quels sont les responsables de l'accident tandis que les journalistes, eux, "aimeraient bien désigner un coupable immédiatement".
"Bien installés sur notre canapé, on regarde en boucle, très émus et un peu voyeurs, le spectacle du malheur des autres. Demain, un malheur en chassant un autre, il y aura une édition spéciale sur l'ouragan de Mexico", conclut Anne Roumanoff.