Nouvel acte dans le volet télé de l'affaire Bygmalion. Ce mercredi, Le Canard Enchaîné révèle dans ses colonnes que d'autres contrats ont été passés entre la société de Bastien Millot et France Télévisions. L'hebdomadaire affirme ainsi qu'une filiale du groupe audiovisuel public, Multimédia France Productions, a versé 50.528 euros à Bygmalion pour ce qui est présenté comme de l'"accompagnement stratégique" en 2009 et 2010. Le Canard Enchaîné souligne par ailleurs que le directeur général de Multimédia France Productions n'est autre qu'un ami de Bastien Millot, nommé peu avant le départ du même Bastien Millot de France Télévisions, en 2008.
Mais Le Canard Enchaîné ne s'arrête pas là et affirme que la régie publicitaire de France Télévisions a elle signé un autre contrat juteux avec Bygmalion sur la période 2009-2010... et également jusqu'en 2013. Selon l'hebdomadaire, France Télévisions Publicité aurait versé 490.360 euros sur la première période, alors que France Télévisions était sous la direction de Patrick de Carolis, puis 468.832 euros sous la direction de Rémy Pflimlin, sous couvert d'"accompagnent stratégique" et de "surveillance d'e-réputation". Là encore, Le Canard Enchaîné lie ces versements à au même ami de Bastien Millot qui était également directeur délégué de France Télévisions Publicité Conseil.
Ces nouvelles révélations du Canard Enchaîné sur les contrats de Bygmalion avec France Télévisions interviennent une semaine après les précédentes, qui suivaient les déclarations du président du groupe audiovisuel public, Rémy Pflimlin, au Monde. Le président de France Télévisions affirmait que seulement "deux (prestations de Bygmalion) étaient identifiées pour être poursuivies, les autres étaient soit ponctuelles, soit n'avaient pas lieu d'être poursuivies" et qu'elles étaient "nécessaires". Dans la foulée, l'hebdomadaire avait accusé Rémy Pflimlin de jouer "sur les mots" et d'avoir "servi un gros bobard à la presse". Le journal satirique écrivait qu'un troisième contrat "beaucoup plus discret" avait été signé sous la présidence de Rémy Pflimlin avec une filiale de Bygmalion pour un "accompagnement stratégique", à 15.000 euros par mois, soit 180.000 euros par an.