Procès en diffamation pour "Mediapart" et France Inter. Aujourd'hui, les deux médias, ainsi que les accusatrices de Denis Baupin, comparaissent devant le tribunal correctionnel de Paris à la suite d'une plainte en diffamation déposée par l'ancien élu d'Europe Écologie Les Verts.
En mai 2016, "Mediapart" et France Inter avaient publié les témoignages de huit femmes - quatre anonymes et quatre élues écologistes (Isabelle Attard, Annie Lahmer, Elen Debost et Sandrine Rousseau) - accusant Denis Baupin d'agression sexuelle et de harcèlement. En mars 2017, l'affaire avait été classée sans suite pour prescription, même si certains faits étaient "susceptibles d'être qualifiés pénalement".
"Mon client a dit tout ce qu'il avait à dire aux enquêteurs, il n'a jamais été poursuivi, il a été détruit par cette affaire", a déclaré à l'AFP son avocat, Maître Emmanuel Pierrat, alors que Denis Baupin n'assistera pas procès. "Nous attaquons des médias qui ont totalement manqué de prudence, qui ont diffusé de fausses informations au mépris total de la présomption d'innocence", a-t-il ajouté.
"C'est le premier grand procès de l'ère #MeToo en France. C'est un procès qu'il nous fait mais nous allons le retourner", a déclaré à l'AFP le directeur de publication de "Mediapart", Edwy Plenel. "Nous avons totalement respecté le droit de la presse. Denis Baupin et son avocat ont essayé d'étouffer la vérité. Aujourd'hui, il poursuit les victimes, toutes ces femmes, pour continuer à les impressionner, au lieu de se remettre en cause", a poursuivi le journaliste. Le procès doit durer jusqu'à vendredi.