La prescription met fin à l'enquête. Il y a un mois, le parquet de Paris avait ouvert une enquête préliminaire après la plainte déposée par Anne Saurat-Dubois à l'encontre d'Eric Monier, ancien directeur de la rédaction de France 2 et actuel directeur de la rédaction de LCI. La journaliste l'avait accusé de harcèlement moral et sexuel pour des faits qui se seraient déroulés à France Télévisions. Le Syndicat national des journalistes avait aussi déposé plainte contre Eric Monier, estimant que "de nombreux témoignages de la profession corrobor(aient) les faits".
Ce mardi, la reporter, qui est également passée par la rédaction de BFMTV, a publié un message sur Twitter annonçant que l'enquête avait été classée sans suite par la justice, "parce que les faits sont prescrits et pour nulle autre raison". "Elle aurait pu être classée sans suite parce que les faits n'auraient pas été suffisamment 'constitués', pas assez graves, concordants, avérés. Cela n'est pas le cas, et ceux qui ont mené l'enquête me l'ont notifié sans ambiguïté", poursuit-elle.
Anne Saurat-Dubois assure que "les faits sont concordants, étayés et réels" et que "cela constitue une victoire" pour elle. "Victime, je n'aurais pourtant pas droit à la justice. La nouvelle loi de 2017 concernant les harcèlements sexuels et moraux a doublé le délai de prescription, le faisant passer de 3 ans à 6 ans", rappelle-t-elle, précisant que "cette loi n'est pas rétroactive". "Je ne suis plus dans les délais. Cela s'est joué à quelques semaines", regrette la journaliste.
Anne Saurat-Dubois assure n'avoir "aucun regret" et qu'elle "a fait sa part du travail" en "en parlant et en portant plainte", mais "constate à cette occasion encore la puissance de l'omerta". "Ce sera désormais chacun face à sa conscience. Merci à ceux qui ont eu le courage de me soutenir et de me parler", ajoute Anne Saurat-Dubois, terminant son long message par le hashtag "MeToo".
Contactée par puremedias.com, l'avocate d'Eric Monier assure à nouveau que "les faits énoncés par Anne Saurat-Dubois sont faux" et déclare que le directeur de la rédaction de LCI "maintient sa plainte pour dénonciation calomnieuse" contre la journaliste.