L'affaire Karachi et le financement de la campagne d'Edouard Balladur faisait la Une de la presse hier. Tous les quotidiens lui avaient accordé une bonne place, soulignant les liens entre Nicolas Sarkozy et les deux personnalités mises en garde vue, Nicolas Bazire et Thierry Gaubert. Tous sauf un : Le Figaro, qui avait choisi de ne pas consacrer sa manchette à l'information du jour, préférant un simple filet en page 10 de son édition du jour (voir ci-dessus).
Mais ce matin, oh surprise, l'affaire trouve une bonne place en Une du quotidien, avec ce titre : "Affaire Karachi : L'Elysée dénonce une manipulation". Le journal, dirigé par Etienne Mougeotte, a donc choisi de relayer le ferme démenti adressé hier par la présidence aux rédactions. Un démenti par ailleurs contesté de toutes parts ce matin. Hier soir, Yann Barthès et Jean-Michel Aphatie ont ironisé sur ce "choix éditorial", Yves Thréard, rédacteur en chef du Figaro, leur répondait quelques heures plus tard sur i-TELE : "Comme Jean-Michel Aphatie a le droit de dire ce qu'il veut, Le Figaro est libre de parler de ce qu'il souhaite en Une". TF1 avait aussi fait le service minimum mercredi soir : un off de 30 secondes illustrait le sujet quand France 2, en face, y consacrait plus de cinq minutes. Le sujet avait été trappé à la dernière minute mais a été diffusé hier soir suite à la levée de boucliers de la rédaction.
Ce n'est pas le première fois que Le Figaro est accusé d'être le bras armé de l'Elysée. Déjà, dans l'affaire Banon, la rédaction s'était émue d'un photo montage à sa Une, qui plaçait François Hollande aux côtés de l'accusatrice de Dominique Strauss-Kahn. Plus récemment, les deux auteurs de l'ouvrage "Sarko m'a tuer" racontaient comment la plainte d'Aurélie Filippetti (PS) contre son ex-compagnon s'était retrouvée dès le lendemain dans les colonnes du journal.