Etienne Gernelle accable Aziz Zemouri. Invité ce matin de "Culture médias" sur Europe 1, le directeur du "Point" a accusé le journaliste de son hebdomadaire d'avoir "enfumé sa hiérarchie" à l'occasion de la publication sur le site du "Point" d'un article faux accusant Raquel Garrido et Alexis Corbière d'exploiter une femme de ménage sans papiers. L'article avait été retiré au lendemain de sa publication.
"Il y a un double enfumage (...) Des gens ont essayé de monter une affaire qui n'existait pas (...) Ca, c'est l'enfumage externe (...) Et puis il y a l'enfumage interne avec un journaliste (...) qui a perdu la raison, qui a fait n'importe quoi, et qui a enfumé sa hiérarchie en ne disant pas la vérité", a accusé Etienne Gernelle au micro de Philippe Vandel. Selon le patron du "Point", Aziz Zemouri aurait ainsi menti à sa hiérarchie sur les entretiens menés dans le cadre de son enquête, mais aussi sur les documents en sa possession, et la façon dont il les avait obtenus.
"Aziz Zemouri a probablement fondu un plomb par indignation, par écoeurement", a-t-il analysé ensuite. "S'il avait dit la vérité sur la nature des documents qu'il avait et sur la manière dont il les avait obtenus, jamais le papier n'aurait été publié", a-t-il ajouté.
Etienne Gernelle a précisé que neuf personnes du "Point" enquêtaient désormais pour faire la lumière sur l'origine des "informations fausses" publiées par l'hebdomadaire. "Il y a beaucoup de brume", a-t-il commenté, annonçant que son journal publierait le fruit de son enquête dès qu'elle serait prête. Avant cela, "il y aura un papier substantiel" cette semaine sur "l'enfumage interne", a-t-il prévenu.
Suite à cette affaire, Aziz Zemouri a été mis à pied et convoqué à un entretien préalable à un possible licenciement. Contacté par l'AFP, le journaliste a présenté ses "excuses les plus sincères" à Raquel Garrido et Alexis Corbière, estimant avoir été "victime d'une manipulation". Etienne Gernelle, avait pour sa part présenté le 23 juin sur Twitter "ses excuses les plus plates" aux deux parlementaires et aux lecteurs du journal pour "les erreurs et les manquements à la prudence" de l'article publié par "Le Point".