Vous êtes parfois plus engagée, sur le "PouleGate" ou la cantonale de Brignoles par exemple.
Je ne suis pas féministe, ça ne me choque pas de débarrasser la table pendant que mon homme lit le journal mais il y a des choses qui ne se font pas quand on est responsable politique. Donc oui, ce jour-là, j'avais envie de dire deux/trois mots aux gros machos. Et tant pis si c'était plus segmentant pour les hommes.
Vous parlez peu d'international. Par manque d'opportunité ou parce que vous êtes dans un quart d'heure très franco-français ?
Vous avez raison, c'est pourtant important de parler de l'actualité internationale. Mais il ne faut pas dire n'importe quoi. J'ai une formation plus politique et n'ai pas toujours le recul nécessaire pour m'aventurer. Décortiquer la politique d'un autre pays, c'est une autre dimension. La Syrie, je l'ai abordée essentiellement via le prisme Hollande. Ca va venir petit à petit, je ne suis là que depuis 2 mois, il faut me laisser mûrir.
Avez-vous l'impression que votre statut a changé depuis que vous avez la responsabilité de l'édito ?
Oui, dans la rue les gens m'acclament ! (rires)
Auprès de vos sources, auprès des dirigeants politiques !
J'avais déjà de bons rapports avec la classe politique malgré mon caractère bien trempé. Ce que je dis a plus de portée aujourd'hui. On m'a raconté qu'en conseil des ministres Ayrault a fait passer un petit mot à Montebourg pour lui demander si ce que j'avais dit le matin était vrai. Donc visiblement, ils écoutent tous. Une crédibilité journalistique se forge au fil des années. Est-ce qu'elle est plus forte aujourd'hui ? Peut-être !
Les journalistes politiques sont souvent reçus en petit groupe par les élus. Est-il vrai que vous allez souvent en rendez-vous avec Caroline Roux de Europe 1 ?
Je suis dans deux groupes. Un mixte et un autre exclusivement féminin. Et oui, je fais parfois des rendez-vous avec Caroline Roux, qui est une amie. On ne s'en cache pas. Il y a aussi Hélène Jouan de France Inter avec qui je travaille depuis des années. Ce sont des personnes que je respecte comme journalistes avant de les voir comme des concurrentes.