Après une valse de propriétaires et de nouvelles formules, le quotidien France Soir pense avoir trouvé un nouveau sauveur : le web. Placé en procédure de sauvegarde, le journal va cesser sa parution et n'exister que via son site internet. Conséquence immédiate : la suppression des deux tiers des effectifs, soit près de 90 personnes. Son patron Alexandre Pugachev s'en explique dans une interview au Figaro ce samedi.
"J'ai investi au total plus de 70 millions d'euros. Aujourd'hui, le monde de la presse est difficile économiquement. Tous les grands quotidiens perdent de l'argent. Le coût du papier, de l'impression à la distribution, rend l'équilibre impossible (...) Ce plan, qui consiste à basculer toute l'activité sur le Web, est nécessaire à la survie du titre" annonce-t-il. Depuis son rachat en 2009, l'objectif de ce jeune milliardaire était de vendre 200 000 exemplaires chaque jour pour atteindre l'équilibre. Deux ans plus tard, les ventes plafonnent à 40 000 exemplaires.
Direction le web, donc. Avec un très important plan de licenciement (89 personnes) qui a donné lieu à une manifestation vendredi devant les locaux du titre. "L'équipe comprendra une quarantaine de personnes qui travailleront à 100 % en ligne. Cette équipe sera une force de frappe qui nous permettra d'être réactifs. Le site de France Soir s'est déjà bien installé dans le décor. Son audience est passée de 700 000 internautes en 2009, à 3,6 millions en juin, selon Google Analytics (1,6 million selon Médiamétrie NetRatings, NDLR). C'est encourageant" explique Alexandre Pugachev. Son objectif : entrer dans le top 10 des sites d'actualité pour un retour à l'équilibre d'ici quatre ans. Lancement de la nouvelle version de FranceSoir.fr en janvier prochain.