Info @puremedias.com Quelques dizaines de secondes qui paraissent une éternité. Hier dans la matinée, TF1, France 2, M6 et les quatre chaînes d'information (BFMTV, CNews, LCI et franceinfo:) apprenaient l'intention d'Emmanuel Macron de s'adresser aux Français via une allocution solennelle enregistrée à l'Elysée. Le chef de l'Etat comptait ainsi commenter pour la première fois devant la Nation l'invasion de l'Ukraine lancée la nuit précédente par Vladimir Poutine.
Tandis que l'heure de la prise de parole du chef de l'Etat était repoussée jusqu'au dernier moment, passant de 13h00 à 13h15, puis 13h30, l'Elysée avait confié à France 2 la responsabilité d'être "de pool". Autrement dit, de recueillir les images de la prise de parole élyséenne pour les mettre ensuite à disposition de tous les diffuseurs simultanément.
Problème, France 2 a commencé à 13h31 la diffusion de l'allocution d'Emmanuel Macron sans fournir en même temps le signal à ses concurrentes. TF1, M6, BFMTV ou CNews ont ainsi dû attendre pas moins de 45 secondes avant de pouvoir à leur tour proposer le discours présidentiel à leurs téléspectateurs.
"45 secondes de retard sur une allocution présidentielle de seulement quatre minutes, particulièrement attendue en plein début d'une guerre en Europe, c'est très long", grince une figure d'une rédaction concurrente jointe par puremedias.com ce matin. Outre une distorsion de concurrence entre les chaînes, ce décalage a aussi déstabilisé plusieurs présentateurs de JT. A l'instar de Julien Arnaud, visage du "13 Heures" de TF1 hier. Après avoir meublé en attendant le lancement de l'allocution déjà visible sur France 2, le journaliste a finalement été coupé par son démarrage retardé.
Face à cet incident, l'incompréhension et la suspicion ont rapidement gagné les rédactions des concurrents de France 2. Selon nos informations, le patron de l'information de TF1, Thierry Thuillier, a décroché son téléphone pour demander des explications à son homologue de France Télévisions, Laurent Guimier, qui s'est excusé de l'incident.
"Nous avons fait savoir à France Télévisions que nous n'étions pas forcément très contents", témoigne pour sa part Céline Pigalle, la patronne de la rédaction de BFMTV, jointe aujourd'hui par puremedias.com. Et de justifier : "Le principe du pool repose sur un lien de confiance et sur l'assurance que tout le monde soit traité à égalité, ce qui n'était pas le cas hier".
La chaîne info du groupe Altice entend maintenant obtenir des explications précises sur l'incident survenu hier. Même démarche du côté de la production de l'info de TF1 qui, selon nos informations, a adressé un mail formel à France Télévisions pour obtenir le fin mot de cette affaire. De son côté, France Télévisions reconnaît un "dysfonctionnement" auprès de puremedias.com mais dément toute intention malveillante. Le groupe public investigue actuellement en interne pour faire toute la lumière sur ses causes, "afin qu'il ne se reproduise plus".