SFR à l'offensive sur le cinéma et les séries. Après son entrée fracassante sur le marché des droits sportifs, l'opérateur annonce le lancement de sa première chaîne dédiée au divertissement. Altice Studio, c'est son nom, sera disponible le 22 août en France sur les box SFR. En ne portant pas la marque de l'opérateur - appelée à disparaître dans les prochains mois, elle a pour ambition d'être diffusée sur le maximum de plateformes - Orange, Bouygues..., pour concurrencer Canal+ ou OCS.
"Il s'agit d'une offre globale qui associe une chaîne linéaire et une plateforme à la demande. 400 films y seront diffusés tous les ans et deux nouvelles séries originales arriveront tous les mois. Après 'Taken', 'Medicis et Riviera', une dizaine de projets sont déjà bien avancés", assure à nos confrères du Figaro Alain Weill, le directeur général des activités médias et divertissement d'Altice.
Pour irriguer sa chaîne de programmes, Altice a récemment signé un accord avec plusieurs studios, dont NBCUniversal, qui lui permettra de diffuser grosses productions hollywoodiennes comme "Moi, moche et méchant", "Jason Bourne" ou "Fast and Furious". Cette chaîne sera proposée sans supplément de prix avec certains forfaits fixe et mobile souscrits par les clients de l'opérateur. Pour être accessible au plus grande nombre, Altice Studio sera aussi disponible quelques semaines plus tard en OTT (Over The Top, comme Netflix, via notamment une application sur les télés connectées).
La chaîne bénéficie d'un budget de grille conséquent, 160 millions d'euros, et Alain Weill annonce déjà des projets de séries "en coproduction avec de grands partenaires européens et mondiaux, comme Netflix, Amazon, la Raï ou Sky". Altice Studio compte aussi contribuer à la création française, en co-produisant par exemple le prochain film d'Agnès Jaoui et de Jean-Pierre Bacri, "Place publique". Un pied de nez à Canal+ qui depuis plusieurs mois s'écharpe avec les créateurs sur leur rémunération. Dans son interview au Figaro, Alain Weill demande aussi au gouvernement de revoir la chronologie des médias, pour qu'Altice puisse diffuser les films qu'elle co-finance 12 mois après leur projection en salles (contre 36 mois aujourd'hui).