La réponse du berger à la bergère ! Claude Fontaine, le directeur général de la police judiciaire fédérale belge, a fustigé l'hebdomadaire français, "L'Obs", pour avoir révélé vendredi que des traces de Salah Abdeslam avaient été retrouvées dans l'appartement perquisitionné mardi, à Forest. Le patron des forces de l'ordre belges a précisé que les informations révélées avaient contraint la police à agir plus tôt et à lancer l'assaut le vendredi au lieu du samedi matin.
Dans une tribune publiée sur le site de "L'Obs", Matthieu Croissandeau, directeur du journal, tient à répondre aux accusations du chef de la police belge. "Porter à la connaissance du public, à commencer par les Bruxellois, le fait que le terroriste le plus recherché de la planète depuis novembre dernier se trouvait peut-être encore dans la capitale belge nous a paru primordial", explique le journaliste, ajoutant que "si par malheur, il avait perpétré un nouvel attentat", on aurait critiqué "L'Obs" de "l'avoir caché".
Il précise ensuite que la divulgation de l'information sur Salah Abdeslam "n'a rien appris au terroriste qu'il ne savait déjà, ni que la police le recherchait, ni qu'il avait pu laisser des traces de son passage dans l'appartement de Forest, ni même que l'enquête avançait". De plus, Matthieu Croissandeau ajoute que sa rédaction n'a pas "mis en danger les personnes présentes au moment de son arrestation", car elle n'avait pas "écrit qu'une opération était en cours" pour interpeller le suspect.
Le directeur de la publication rappelle qu'aucun "enquêteur" ne lui a demandé "de retarder la publication d'une information pour ne pas mettre en péril une enquête ou une opération en cours" et que les forces de l'ordre ne doivent pas oublier "l'essentiel". Il conclut : "Le métier de la police est d'arrêter les criminels et donc de s'assurer de la bonne conduite des enquêtes et de leur confidentialité. Celui de la presse est de porter à la connaissance de ses lecteurs des informations solides, vérifiées et dignes d'intérêt."