Barack Obama vent debout contre Donald Trump. Lors d'une cérémonie de remise de prix journalistiques à Washington hier, le président des Etats-Unis a appelé les journalistes à plus de rigueur, à "enquêter, remettre en cause, creuser et exiger plus". "Ce que nous voyons aujourd'hui pervertit notre démocratie et notre société", a-t-il ajouté.
Le locataire de la Maison blanche a visé, sans le nommer, le candidat controversé en tête de la primaire républicaine, Donald Trump. "Lorsque nos responsables élus et nos campagnes électorales échappent complètement à toute raison, aux faits et aux analyses, lorsque le vrai et le faux n'importent plus, cela nous empêche de prendre de bonnes décisions au nom des générations futures", a poursuivi Barack Obama, qui a estimé que le succès du film "Spotlight" a révélé un appétit du public pour la vérité et le reportage.
Le 44e président des Etats-Unis a précisé que "bien faire son boulot, c'est faire un peu plus que tendre son micro à quelqu'un", désignant les chaînes d'info qui couvrent les moindres faits et gestes du milliardaire et lui laissent une totale liberté de parole. De plus, le haut responsable américain a dénoncé le mépris pour le politiquement correct de Donald Trump, "un prétexte pour dire des choses offensantes ou mentir haut et fort".
Selon Barack Obama, les dirigeants des pays étrangers ont compris que "l'Amérique est le pays où on ne peut pas se permettre une politique délirante", notamment après les critiques virulentes formulées à leur encontre par certains candidats républicains, qui risquent de créer des soucis diplomatiques. Aux réactions des pays étrangers, John Kerry, le chef de la diplomatie américaine, avait répondu dimanche que "ce qui se passe est embarrassant pour notre pays".