Des ralentis, des drapeaux américains, et une production digne d'Hollywood. Ce mercredi 7 août, l'artiste français Woodkid a dénoncé l'utilisation de son titre "Run Boy Run", dans un clip de campagne de Donald Trump, candidat des Républicains pour l'élection présidentielle américaine. "Encore une fois, je n'ai jamais donné la permission d'utiliser ma musique dans cette vidéo de Donald Trump", a-t-il écrit sur le réseau social X.
Pointant du doigt le décalage complet entre la politique d'extrême droite de l'ex-président des États-Unis et son titre de 2013, "'Run Boy Run' est un hymne LGBT + écrit par moi, un fier musicien LGBT +. Quelle ironie", écrit-il. L'auteur-compositeur-interprète, de son vrai nom Yoann Lemoine, a également sommé sa maison de disques d'intervenir. "S'il vous plaît, réagissez et ne soyez pas complices", ajoute-t-il dans son message.
En novembre 2023, il s'était pourtant déjà insurgé contre l'utilisation de son morceau dans ce même clip, sans son autorisation, et avait montré son profond désaccord "sur un plan humain et politique" avec le politicien ultra conservateur. Dans ce clip de près de deux minutes, diffusé à nouveau ce lundi 5 août sur Truth Social, le réseau social du candidat républicain, on peut voir des images de l'armée américaine, de manifestants anti-vaccins et de slogans tels que "America first". Le tout est donc accompagné de "Run Boy Run", deuxième single de son premier album, "The Golden Age".
Ce n'est pas la première fois que Woodkid dénonce la réappropriation de ses titres par des personnalités politiques. En 2016, il s'était dressé contre l'utilisation du même titre lors d'une "Manif pour tous", en opposition au mariage homosexuel en France. "C'est le côté Moyen Age de ma musique qui a dû leur plaire", avait-il ironisé.
En 2021, il avait assuré qu'il engagerait des "poursuites" contre Génération Zemmour, un mouvement de jeunes soutenant Éric Zemmour, alors candidat d'extrême droite à la présidentielle française, dénonçant une "vidéo de propagande utilisant, de manière totalement illicite, ma musique", avait-il écrit sur Twitter.
Comme lui, de nombreux autres artistes de renommée internationale, comme Adele, Neil Young, Steven Tyler, du groupe Aerosmith, Johnny Marr, ex-guitariste des Smiths, Pharrell Williams ou encore Rihanna, se sont insurgés contre l'utilisation de leurs chansons dans les meetings de Donald Trump depuis sa première campagne en 2016.