Benjamin Biolay est en colère et inquiet. Ce matin, le chanteur de "La Superbe" était l'invité de la matinale de France Inter, à l'occasion de la sortie de son album de reprises de chansons de Charles Trénet. L'artiste a exprimé ses inquiétudes sur la société en général, qu'il voit évoluer via les réseaux sociaux.
Benjamin Biolay, qui est très actif sur son compte Twitter, a expliqué avoir déjà été menacé "de mort" via les réseaux sociaux, où il a lu des messages "d'insultes racistes et antisémites" à son encontre. "Ce sont toujours les mêmes mots... C'est impossible que les gens s'expriment tous, toujours de la même façon... Y compris dans les insultes, il y a quelque chose de très organisé, comme une espèce d'armée de l'ombre cybernetique. Ce sont les pires moutons que je n'ai jamais vus. Ce sont de dangereux personnages. Le moindre tweet est d'une inconséquence rare. S'il y avait une législation un peu sérieuse sur ces réseaux sociaux, il y a des types qui se mettraient en cabane pour cinq ans en deux tweets quand même. J'ai reçu des messages absolument illégaux", a lancé l'artiste en direct.
Benjamin Biolay estime que ces attaques virtuelles sont révélatrices d'une société qui est devenue plus violente. "Toute la haine, la rancoeur et la frustration s'expriment anonymement et tranquillement derrière un clavier. Evidemment c'est très pratique mais ça ne peut pas être un épiphénomène", a-t-il ajouté en revenant plus globalement sur la montée de "la haine" en France.
"Evidemment qu'on a besoin de musique, qu'on a besoin d'art, qu'on a besoin de cinéma, de se détendre, de s'évader un petit peu car l'époque est suffisamment anxiogène.... Moi je le vois, comme auteur, ce qui sort n'est pas mauvais mais c'est grave. J'arrive pas à parler de moi là, mais uniquement de la société. (...) Je suis en colère face à la bêtise. La politique me met en colère, la façon dont notre pays est en train de se regarder dans le miroir, en faisant la grimace. C'est la haine ! Je ne suis pas à l'aise dans ce pays en ce moment, et pour la première fois je n'arrive pas à imaginer ce qui va pouvoir se passer, j'avoue que je suis complètement perplexe. (...) Les gens ressentent une haine et une peur de l'autre qui est franchement inquiétante, qui rappelle les années 30 et plein de sales périodes", a lancé, inquiet, le chanteur.