On ne change pas une recette qui marche. Telle aurait pu être la formule résumant la conférence de rentrée de BFMTV organisée aujourd'hui. Il faut bien admettre que les chiffres plaident en faveur de la chaîne du groupe Nextradio TV. Alain Weill, son patron, les a d'ailleurs rappelés sans peine. Huit ans après sa création, BFMTV réalise aujourd'hui une part d'audience nationale de 2%, devançant largement sa concurrente i-Télé (0,8% de part d'audience). Côté finances, tous les voyants sont au vert. Malgré un marché en repli de 6%, les recettes publicitaires de la chaîne ont augmenté de 5% au premier trimestre 2013. La chaîne est très rentable avec une marge de près de 25%, presque autant que le champion M6 et ses 26%.
Autant d'éléments qui donnent de la sérénité aux dirigeants de BFM-TV. "On ne change pas mais on avance" a affirmé Hervé Béroud, directeur de la rédaction de la chaîne. Pas question donc de bouleverser la grille des programmes. Au chapitre des nouveautés, on notera quand même le lancement d'une pré-matinale animée en duo par Jean-Rémi Baudot et Céline Pitelet de 4h30 à 6h du matin du lundi au vendredi. Une nouvelle tranche d'info en direct qui devrait permettre à la chaîne d'occuper le terrain, de concurrencer encore davantage les radios et d'être la première à réagir en cas d'évènements importants. Cette pré-matinale servira également de "rampe de lancement" à la matinale de Christophe Delay et Pascale de la Tour du Pin toujours programmée de 6h à 8h30. Une matinale devenue en quelques années la deuxième de France, derrière France 2, avec près de 2,6 millions de téléspectateurs.
Autre nouveauté, l'arrivée d'Apolline de Malherbe à la tête du grand rendez-vous politique du dimanche soir, "BFM Politique" de 18h à 20h. La journaliste, partie sur Canal+ la saison dernière, reprend une case occupée auparavant par Olivier Mazerolle avant son départ pour La Provence. La chaîne fait d'ailleurs de la politique l'un des axes majeurs de cette nouvelle saison qui verra notamment se tenir les élections municipales et européennes. Quant à l'ADN de BFMTV, il reste le même selon les dirigeants de la chaîne. La priorité au direct, à l'évènement et au reportage est une nouvelle fois revendiquée. "La star, c'est l'info" ont ainsi martelé en coeur les divers intervenants, taclant de manière à peine voilée, les récents recrutements spectaculaires d'i-Télé.
A propos de la rivale du groupe Canal+, BFMTV se montre malgré tout prudent, à l'image du PDG, Alain Weill. "On prend nos concurrents au sérieux (...) On surveille. Ce n'est pas pour autant qu'on a peur" a-t-il ainsi résumé. Actuellement, le patron de Nextradio TV se concentre sur le projet de TF1 de faire passer sa chaîne d'information LCI sur la TNT gratuite. Interrogé à ce sujet, Alain Weill a réaffirmé sa position : "Il n'y a pas de place pour trois chaînes d'information gratuites" en France. Les difficultés traversées par LCI depuis plusieurs années sont, selon lui, le fruit de "choix stratégiques peu judicieux" faits par le passé. A l'en croire, accepter l'arrivée de LCI reviendrait ainsi à passer "d'un malade à trois moribonds". Le patron de Nextradio TV se focalise sur la progression de BFM-TV et sa stabilisation autour des 2% de part d'audience. "Droit devant" comme l'a clamé Jean-Jacques Bourdin lors de cette conférence de rentrée.