i>TELE déménage. Ce matin, à l'occasion de la présentation des nouveaux studios de la chaîne et de la grille de rentrée, Céline Pigalle, directrice de la rédaction, a accordé un entretien à puremedias.com
Propos recueillis par Julien Bellver.
puremedias.com : Vous nous disiez, il y a un an, "les changements, ça va se voir, ça va se savoir". Vous estimez que c'est aujourd'hui le cas ?
Céline Pigalle : Ca reste vrai, et ça prend énormément de temps. Je comprends parfaitement votre impatience, je la partage. Vous reconnaîtrez, notamment hier soir avec l'interview de Bernard Tapie, que beaucoup d'événements à l'antenne se sont vus et se sont sus. Toujours insuffisamment, oui. Mais nous n'avions pas l'écrin. On l'a aujourd'hui, avec ce déménagement, qui doit marquer cette nouvelle étape.
Ce déménagement, rare dans la vie d'une télé, c'est un événement pour les équipes. Cela doit l'être aussi pour les téléspectateurs ?
Exactement. Il y a des téléspectateurs fidèles pour qui une nouvelle aventure va démarrer et on veut absolument les associer à ça. C'est un événement réjouissant pour nous tous, il marque une nouvelle étape, un nouvel élan. D'une part, ce nouveau siège a le mérite d'être beau, lumineux, spacieux, ce sont des conditions de travail idéales. Et d'autre part, rejoindre le groupe Canal+, faire partie à part entière du pôle gratuit, c'est un élément très énergisant.
i>TELE va être, enfin, en phase avec son temps ?
Plus encore. Il ne faut pas exagérer, i>TELE n'a jamais été complètement à la rue ! On fait 18 heures de direct par jour, on a des contenus exclusifs, ce n'est pas comme si on démarrait de zéro. Mais nous avons tout ce qu'il faut pour démarrer une aventure plus forte, belle, intéressante.
Il y a aura des visages connus sur l'antenne d'i>TELE à la rentrée, notamment Bruce Toussaint et Laurence Ferrari. C'est une grille de combat ?
Nous mettons à l'antenne une grille de combat, certainement. Elle est là pour dire "on est là, on participe, venez, vous avez intérêt à nous rejoindre parce que les gens qui vont vous délivrer l'information, ce sont des gens qui ont des compétences". Bruce Toussaint et Laurence Ferrari bien sûr, mais aussi Léa Salamé, Olivier Galzi ou Pascal Humeau. Ces journalistes connaissent l'information, ils ont l'expérience pour la trier, la hiérarchiser. Mon objectif, c'est que des téléspectateurs aient envie de revenir, retrouver des personnalités compétentes qui leur sont familières, en qui ils ont confiance.
Malgré l'arrivée des stars, le budget de la grille reste constant ?
Je ne sais pas si je valide le mot "stars". Journalistes expérimentés me conviendrait mieux.
Ils peuvent être les trois : journalistes, stars et expérimentés...
Oui, mais avec l'économie générale d'i>TELE, il n'est pas question de tout mettre sur des têtes d'affiche. D'ailleurs, les têtes d'affiche ne seraient pas satisfaites d'être au coeur d'une rédaction qui n'a pas les moyens de fonctionner. Ce que je vous dis n'enlève rien à la valeur de leur notoriété.
Canal+ a décidé de supprimer sa matinale, c'est une bonne nouvelle pour vous ?
La promesse des deux matinales était différente. Celle d'i>TELE a toujours été dopée en info, quand sur Canal nous étions plus dans l'infotainment. Mais on peut faire de l'info pure en étant dans l'accompagnement, sans surstress. On n'a pas envie que l'animateur soit électrique à cette heure, il doit vous accueillir. Bruce et Amandine, ça va faire des matins chaleureux. Quant à l'arrêt de la matinale sur Canal, cela ne peut pas nous nuire !
Il y a un an, vous vouliez réaffirmer l'identité d'i>TELE, qui doit être selon vous une chaîne d'informations, sans trop de débats qui parfois parasitent l'antenne. Vous confirmez ce cap ?
Je pense que l'image d'i>TELE a changé, on doit prendre un virage encore plus puissant sur ce point. Il faut compter sur l'image, sur le direct, l'extérieur, on doit aller au-devant du monde. i>TELE ne doit pas être une chaîne enfermée dans un studio qui regarde ça de loin, depuis sa fenêtre. Accueillir tout ce qui vient et être au coeur de tout ce qui passe, c'est notre objectif. L'ambiguïté n'est plus permise. On peut trouver de l'expertise, du débat, bien sûr ! Parfois, l'actualité mérite d'être éclaircie. Mais la promesse numéro un, c'est d'être là où ça se passe.
Les audiences restent stables, malgré les changements impulsés il y a un an... Sur les six premiers mois de l'année i>TELE est à 0,8% de part d'audience en moyenne quand BFMTV affiche 1,8%...
Dans un univers plus concurrentiel et où l'actualité a été moins puissante, ce n'est pas si mal, la stabilité. Mais on ne va pas se mentir comme on dit sur la chaîne, je ne peux pas vous vendre comme une sublime performance d'avoir maintenu notre niveau d'audience.
Donc cela doit aussi un jour se traduire dans les chiffres...
Je me satisfais de ne pas avoir été pénalisée. Si nous avions baissé, il y aurait eu un gros problème. Mais maintenant, on doit aller de l'avant. C'est votre métier de me demander quand les résultats seront répercutés dans les chiffres. Mais c'est aussi mon métier de le vouloir très fort, le plus vite possible et avoir la capacité d'être patiente. On ne sait jamais vraiment dire à quel moment la dynamique s'enclenche. Il y a un gros travail qui a été fait cette saison et qui ne se voit pas, notamment la consolidation d'une organisation. Les équipes arrivent encore à être patientes. C'est aussi ma responsabilité de ne jamais désespérer quand les choses ne vont pas aussi vite qu'on le voudrait.