La fin se rapproche pour les 26 Virgin Megastore français et leurs 960 salariés. Depuis janvier dernier, l'entreprise de vente de biens culturels est en effet au bord du gouffre après avoir déposé le bilan. Comme tous ses concurrents, Virgin est lourdement impacté par la mutation des habitudes de consommation des Français.
Hier, le tribunal de commerce de Paris a rejeté les deux seules offres de reprise qui avaient été présentées. La proposition la plus protectrice pour les salariés avait été faite par la société française Vivarte, spécialisée dans le commerce de la chaussure. Totalement étrangère à l'industrie culturelle, cette société garantissait la reprise de 9 magasins sur 26 et la sauvegarde de 200 emplois. L'autre offre venait d'un concurrent direct de Virgin, Cultura, qui proposait la conservation d'un seul site Virgin, à Avignon. Insatisfaisant dans les deux cas, selon le Tribunal de commerce de Paris.
Cette décision de justice n'a pas surpris les syndicats qui avaient eux-mêmes émis un avis négatif sur les deux propositions. Ils les avaient jugées soit insuffisamment protectrices des salariés, soit émanant d'entreprises trop éloignées de leur secteur d'activité. Problème : il n'existe pour l'instant aucune offre alternative depuis que Rougier & Plé, entreprise de fournitures pour les métiers d'art et les loisirs créatifs, a jeté l'éponge en mai dernier. La firme avait initialement proposé de reprendre 11 magasins et près de 300 salariés.
L'absence de repreneur ouvre maintenant la porte à la liquidation pure et simple de l'entreprise. Le tribunal de commerce de Paris se prononcera lundi sur la question. Sauf offre de dernière minute, un plan social actant le licenciement du millier de salariés est à attendre. Les syndicats ont en tout cas annoncé leur volonté de se battre pour tenter de négocier au mieux les conditions de départ des employés de Virgin Megastore.