Chaque vendredi, retrouvez "Médias le mag, l'interview", en partenariat avec France 5. Julien Bellver, co-rédacteur en chef de puremedias.com et chroniqueur dans "Médias le mag" le dimanche à 12h35 interroge une personnalité des médias toutes les semaines. Pour ce 13e numéro, Julien Bellver reçoit Camille Combal, matinalier sur Virgin Radio et chroniqueur dans "Touche pas à mon poste" sur D8.
280.000 auditeurs vous écoutent chaque matin de 6h à 9h30. C'est 84.000 de plus qu'il y a un an. Vous êtes le sauveur inespéré de Virgin Radio, qui était en difficultés ces dernières années ?
Le sauveur non, je ne sais pas. En tous les cas, quand je suis parti dans l'aventure Virgin Radio, il y a énormément de gens qui m'ont appelé pour me dire "N'y va pas, ne fais pas ça, on a essayé, on a eu des problèmes". J'y suis allé parce que j'ai une passion pour la radio donc j'étais content de revenir, et content de relever le défi d'une matinale que je n'avais jamais connu. Donc on est très content d'avoir rencontré le public. C'est 280.000 de moyenne mais en cumulé, c'est 1,5 million de personnes, c'est incroyable de toucher autant de monde !
L'objectif, c'est quoi ? Passer devant Nostalgie et pourquoi pas Skyrock dans le match des matinales musicales ?
Il n'y a aucun objectif ! Il faudrait demander à la direction mais je pense qu'on est déjà bien au-delà des espérances qu'ils avaient, surtout aussi rapidement, la greffe a pris très vite. Après, mon objectif le matin, c'est de réveiller le plus de gens possible, de leur donner le sourire, en toute sincérité. Si quelqu'un qui a le sourire le dit, je crois que le bouche-à-oreille marche mieux que les campagnes de pub et tous les cadeaux du monde. C'est vraiment un média d'habitude et si quelqu'un prend l'habitude de se lever avec nous et en parle, on aura certainement d'autres personnes.
Le succès est dû à quoi ? Votre personnalité ? Votre exposition sur D8 ? Vous pensez que le public de "Touche pas à mon poste" vous suit le matin ?
Forcément, il y a un effet "TPMP", j'en suis sûr, surtout sur le fait que ça prenne très vite. Peut-être que les gens qui entendent les jingles avec mon nom découvrent que je suis sur la station. Et encore une fois, c'est un média quotidien, où on est proche des gens, je pense être dans l'humeur et dans ce que les gens veulent entendre. Et puis j'ai le poil soyeux, je pense que ça passe énormément à l'antenne, ça aide !
Le 16 novembre après les attentats, beaucoup d'émissions de divertissement ont été déprogrammées, comme "TPMP". Mais sur Virgin Radio, à 6h, vous étiez à l'antenne. Vous avez hésité avant de la faire cette émission ?
Je ne me suis sincèrement pas trop posé de questions parce que malheureusement on avait déjà vécu ça avec "Charlie Hebdo" et on avait été là aussi. Je suis parti d'un principe simple, c'est que comme je dis, on est avec les gens, on les réveille, on est presque les premiers qu'ils entendent le matin, sous la douche, on devient presque leurs potes. Et les amis, c'est là quand ça va, tant mieux, et quand ça va pas, on va aussi les voir. On avait envie d'accompagner les gens. Evidemment, on n'a pas fait de jeu, évidemment, on n'a pas fait de blague. On ne se l'était pas interdit mais on n'avait pas envie.
L'humour, c'est compliqué en ce moment ?
L'émission est très, très peu préparée. On se nourrit de ce qui se passe, on peut garder un auditeur une heure comme une seconde, on est juste arrivé ce matin-là, on avait envie d'être ensemble, on avait envie d'accompagner les gens, et ce matin-là, honnêtement, on n'a pas eu envie de faire de blague. Il n'y a pas eu de briefing, je ne l'ai interdit à personne. On était naturel comme tous les matins et forcément, comme tout le monde, on était très triste, on avait moins envie de rigoler, et on les a accompagnés du mieux qu'on a pu jusqu'à 9h30.
Tous les soirs, vous êtes aussi sur D8, avec "Le Poste de Surveillance". 2,6 millions de téléspectateurs pour votre chronique lundi sur D8, c'est un record historique. Vous devez tout à Cyril Hanouna ?
Je dois énormément à Cyril, bien sûr ! J'étais dans le groupe M6, Cyril est arrivé sur D8, il m'a proposé de venir, il m'a dit "Mon chéri, il faut que tu viennes absolument" et du coup, on est parti dans cette aventure ensemble. On n'aurait sincèrement jamais cru qu'il y aurait un tel engouement. On est ravi ! Je suis reconnaissant à Cyril, et c'était mon pote avant, c'est toujours mon pote, ça le sera aussi après.
Le succès n'a pas changé votre relation ?
Non... On dormait plus souvent tête-bêche à l'époque mais maintenant on a chacun notre vie, mais on est toujours content de se retrouver tous les soirs.
Cyril Hanouna justement ne fait pas forcément l'unanimité. Benjamin Castaldi disait encore cette semaine que "personne ne se paye le Dieu Hanouna"... C'est le dieu de la télé, Cyril Hanouna en ce moment ?
En ce moment, il réussit tout ce qu'il entreprend et c'est super pour lui, pour nous, on est ravi de ça. Après, qu'il soit le dieu de la télé, je ne crois pas. Il est sur une chaîne, il fait des super audiences. En tous les cas, je peux vous dire qu'il y a quatre ans, il y a six ans ou huit ans ou dix ans, c'est exactement le même. Il peut préparer une émission, cinq minutes avant prendre son téléphone et faire un canular et piéger Jean-Luc Mélenchon. Il peut se mettre à courir avec une perruque sur la tête. C'est le même à l'antenne et hors antenne et sincèrement, il n'a pas du tout changé.
On a l'impression qu'on est avec lui ou contre lui... Vous, visiblement, vous êtes avec lui...
Ah oui, j'ai commencé tout petit stagiaire à Fun Radio et c'était l'un des rares qui me poussait, qui a suivi toute mon évolution. C'est quelqu'un que j'aime beaucoup, au même titre que Dominique Farrugia, que plein de gens qui m'ont aidé dans ma carrière. Si un jour je suis contre lui... Je ne pense pas que ça arrivera, mais je vous dirai !
Vous avez été dragué en fin de saison dernière par M6 et sa chaîne de la TNT W9. Qu'est-ce qui vous retient sur D8 ?
Je n'ai pas du tout été dragué...
Il y a eu des discussions...
On voit des gens. J'ai discuté parce que j'étais déjà chez M6 avant, donc on discute souvent, on taille le bout de gras comme disent les jeunes, mais rien de plus.
Qu'est-ce qui vous retient sur D8 ?
La raison la plus simple et la plus honnête, c'est que je suis très heureux sur D8. Vous imaginez, le soir, je viens, j'ai une vitrine, on ne me demande pas de lire ce que j'ai préparé avant, on ne me demande pas de voir mes sketchs. Je viens, je fais ce que je veux, si c'est pas bien, on peut me le dire, si c'est bien, on me le dit aussi. J'ai une liberté totale et je m'éclate, vraiment.
Vous vous voyez où dans un an ? Toujours dans "Touche pas à mon poste" ?
Sincèrement, je ne sais pas. Ce n'est pas trop à moi de décider, c'est plutôt à Cyril et à D8. Après, en rythme, avec la matinale et "Touche pas à mon poste", c'est quand même difficile, mais je m'éclate dans les deux. Je ne sais pas ce qui arrivera mais je crois que ce n'est jamais trop sa décision. En général, quand ça change, on est le dernier à l'apprendre.
Vous êtes un fan de foot ? Vous êtes abonné à Canal ?
Je suis abonné à Canal+, pas à Canalsat.
Vous allez le rester maintenant que le groupe a perdu les droits de la Premier League ?
Comment on va faire ? J'adore regarder la Premier League ! Mais je reste abonné à Canal parce que le service de vidéo à la demande est génial, je suis fan de "Braquo", d'"Engrenages". Et le problème, c'est que j'ai 34 ans et que je ne sais pas télécharger !
Pour les matchs, c'est un peu compliqué, il faudra que vous preniez un abonnement à SFR l'année prochaine !
On va essayer, je ferai au max !