"Canal+ va mieux !", assure d'entrée Frank Cadoret. Dans une interview au "Figaro" ce mercredi, le directeur de la distribution du groupe Canal+ assure que la filiale de Vivendi est en train de retrouver le chemin de la croissance. Le dirigeant se félicite des résultats du plan de relance des offres d'abonnements aux chaînes de Canal+.
En effet, pour la chaîne Canal+, le plan de relance s'est principalement caractérisé par la fin de l'abonnement à 40 euros, l'instauration des forfaits "à la carte" de 19,90 euros à 100 euros, avec ou sans engagement, et la personnalisation de certaines offres thématiques, comme le sport, les séries ou le cinéma. "Nous nous sommes ouverts à un marché supplémentaire de 5 millions de clients. Autrement dit, nous avons doublé notre potentiel adressable", déclare Frank Cadoret.
Selon le dirigeant du groupe Canal+, ces évolutions ont "eu des vertus sur le taux de satisfaction, qui a grimpé de 20 points" et "le taux de désabonnement, qui a baissé de 20%". Il est à noter que le taux de désabonnement avait grimpé à 17,6% au premier semestre 2017. Sur le long terme, la société audiovisuelle espère abaisser ce taux à 11%, affirme "Le Figaro".
Ainsi, selon les chiffres de Frank Cadoret, le groupe Canal+ aurait perdu 20.000 clients au premier trimestre 2017. "Au deuxième trimestre, pour la première fois depuis très longtemps, nous sommes passés en positif en en regagnant 5.000 (...) Au troisième trimestre, qui s'achève à la fin de septembre, la croissance nette des abonnés sera d'au moins 50.000", souligne le directeur de la distribution, assurant qu'"au global, pour 2017, (ils) devraient regagner 100.000 clients pour la chaîne Canal+."
Concernant le bouquet CanalSat, Frank Cadoret fait là aussi preuve d'une confiance à toute épreuve, affirmant que "le problème est résolu" grâce aux accords de distribution avec les opérateurs télécoms. "CanalSat subissait la concurrence des opérateurs télécoms, qui s'étaient mis eux-mêmes à proposer des bouquets multichaînes. En proposant notre bouquet de chaînes thématiques sur Free, Orange, et enfin Bouygues Telecom, nous sommes passés de 3,4 millions de clients à 6,5 millions en un an", explique Frank Cadoret, précisant que "ce changement se traduit dès 2017 par une croissance du chiffre d'affaires et de l'excédent brut d'exploitation significative".
Le directeur de la distribution du groupe ne précise pas que certains opérateurs ont abonné automatiquement leurs clients à un bouquet à très bas coût, proposé à 2 euros seulement. Un abonnement forcé, résiliable aisément, qui a logiquement fait grimper le nombre d'abonnés.
Outre ce bouquet, le groupe audiovisuel détenu par Vincent Bolloré a accepté l'an dernier de passer d'un revenu de 20 euros par abonnement à CanalSat à un forfait avoisinant 5 euros., en revoyant complètement son offre et en développant d'autres bouquets d'entrée de gamme. Selon Frank Cadoret, cette évolution du modèle d'abonnement reste rentable pour le groupe : "Nous avons une marge unitaire moindre, mais qui est largement compensée par des volumes beaucoup plus importants."