Canal+ veut montrer son soutien au cinéma. Dans une interview au "Point" publiée aujourd'hui, Maxime Saada a annoncé que la chaîne cryptée ne diffuserait pas de films le 22 juin, date de réouverture des salles de cinéma en France, après plus de trois mois de fermeture.
"Ce sera une première depuis la naissance de la chaîne, en 1984. Par ce geste fort et symbolique, nous encourageons à titre exceptionnel tous nos abonnés, qui sont très cinéphiles, à aller au cinéma. Il s'agit de répondre au caractère exceptionnel de cette crise du Covid-19. Le 22 juin, sur notre antenne, il y aura du sport, des séries, des documentaires, les émissions d'Yves Calvi et de Mouloud Achour, mais aucun film", a détaillé le président du directoire de Canal+.
Alors que le souverainisme économique fait un retour en force depuis le début de la crise sanitaire, Maxime Saada a tenu à présenter son groupe au cours de cet entretien comme un instrument de "soft power" français. "Canal+ a une vocation patriotique", a-t-il ainsi affirmé, estimant un peu plus tard que "Vivendi porte une véritable ambition de souveraineté culturelle". "Il faut avoir conscience qu'aujourd'hui ce sont les Américains, mais que demain ce seront les Chinois qui nous disputeront la souveraineté culturelle", a ensuite mis en garde l'homme fort de Canal+.
Et Maxime Saada de regretter "le fardeau" qui pèserait sur son groupe. "Canal+ évolue ainsi dans un environnement réglementaire et fiscal archi-défavorable en France. Si Canal+ n'avait pas cru à l'international, elle aurait disparu", a estimé le patron de Canal, évoquant pêle-mêle l'augmentation de son taux de TVA ou la prochaine disparition annoncée des jours interdits de cinéma pour les chaînes gratuites. Maxime Saada a conclu en réclamant au gouvernement une réforme de la fiscalité et des droits d'exploitation à l'international des oeuvres financées par son groupe.