Canal+ se porte bien et entend le faire savoir. Au lendemain de l'appel d'offres du Top 14 remporté intégralement par le groupe jusqu'en 2027 pour un montant record de 113,6 millions d'euros par saison à partir de 2023, Maxime Saada, président du directoire de Canal+, détaille dans "Le Figaro" les bons résultats obtenus en 2020 par la filiale de Vivendi. "En 2016, Canal+ France perdait plusieurs centaines de millions d'euros. Aujourd'hui, nous sommes à l'équilibre. (...) Nous revenons de très loin", assure le patron, dont le groupe a vu son résultat opérationnel passer de 280 à 477 millions d'euros entre 2015 et 2020.
Mais si sur le payant, tous les compteurs sont au vert ; sur le pôle gratuit du groupe (C8, CNews et CStar), le chemin paraît encore long, même si le retour à l'équilibre est "bien engagé" selon le dirigeant qui se console avec les "audiences records" de CNews en 2020. Le malaise interne suscité par les licenciements de Sébastien Thoen et de Stéphane Guy n'est pas évoqué.
En France, le groupe compte désormais 8,7 millions d'abonnés, dont 5 millions en direct et en a gagné 260.000 en 2020. "Quel que soit l'indicateur, nous avons consolidé notre place de premier groupe audiovisuel français", résume en substance Maxime Saada, fort également de plus de 3,2 milliards d'euros investis dans les contenus chaque année, "pratiquement trois fois plus que TF1 et M6 réunis". Concernant le groupe de Nicolas de Tavernost, mis en vente par son propriétaire allemand Bertelsmann, Canal+ ne s'attarde pas sur le sujet auprès du "Figaro", mais assure "étudier activement une dizaine de projets dans le monde".
Interrogé de son côté sur les résultats tout aussi satisfaisants de la maison mère Vivendi - avec un résultat opérationnel de 1,62 milliard d'euros en 2020 (+6,6%) - Yannick Bolloré, président du conseil de surveillance, fait le constat suivant : "C'est une situation extrêmement favorable pour se lancer dans le mouvement de consolidation du secteur des industries de contenus. Nous regardons beaucoup de dossiers et nous serons opportunistes".
Si Vivendi confirme son intérêt pour le rachat d'Europe 1, le projet est pour l'heure suspendu à en croire le fils de Vincent Bolloré. "Une fois Canal+ redressé, il nous est apparu opportun de lui adjoindre une radio généraliste", justifie-t-il.
A l'international, Canal+ est présent dans 40 pays et revendique donc au total 21,8 millions d'abonnés, alors qu'ils n'étaient encore que 11 millions en 2015. Forte du rachat en 2019 de M7, un des principaux opérateurs indépendants de télévision payante en Europe et d'une prise de participation significative au sein de Multichoice, diffuseur sud-africain, la filiale de Vivendi vise "un minimum de 30 millions d'abonnés à 5 ans" avec un déploiement de sa plateforme à succès myCanal sur tous les territoires où elle est présente.