Suppression du "Grand Journal", passage de "Groland" en crypté, transfert de "La Nouvelle édition" sur D8... Depuis plusieurs semaines, de nombreuses rumeurs circulent sur le sort des émissions en clair de Canal+. D'aucuns soupçonnent Vincent Bolloré de vouloir fortement réduire voir tout simplement supprimer le clair sur Canal+. Mais le peut-il réellement et dans quelles conditions ?
Pour répondre à ces questions, il faut se tourner vers la convention de la chaîne. Listant l'ensemble de ses obligations vis-à-vis des pouvoirs publics, elle est très discrète concernant le clair. La convention précise ainsi simplement que 75% de l'antenne de Canal+ doit être occupée par des programmes payants. Autrement dit, le clair ne peut pas représenter plus de 6 heures par jour. Pas de risque a priori en ce moment ! La question du clair est évoquée une deuxième fois pour préciser que les plages en clair de Canal+ sont "réparties entre le matin, la mi-journée et l'avant soirée".
Si Vincent Bolloré veut réduire le clair à la portion congrue le matin, le midi comme le soir, rien ne semble ainsi pouvoir l'en empêcher, une modification de la convention n'étant même pas nécessaire. Mais le CSA pourrait s'autosaisir d'une éventuelle modification substantielle du temps consacré aux programmes gratuits. Quasi-inexistant à sa naissance, il avait fortement augmenté dans les années 1980 lorsque Canal+, alors en pleine crise, avait décidé d'user de cette vitrine pour recruter de nouveaux abonnés. Un modèle dans lequel Vincent Bolloré ne croit plus. Dès la rentrée dernière, le temps d'antenne en clair de Canal avait ainsi été réduit, le midi en semaine et le week-end, avec "Leffet Papillon" désormais diffusé en crypté.
La suppression d'une tranche entière en clair, le midi ou en access, devra en revanche recevoir nécessairement l'aval du régulateur de l'audiovisuel car il implique une nouvelle rédaction de la convention. On ne voit cependant pas sur quel fondement juridique le CSA pourrait s'appuyer pour s'opposer à une telle opération. Selon nos informations, le Conseil n'a pour l'instant reçu aucune demande de Canal+ concernant ses plages en clair. L'institution d'Olivier Schrameck a en revanche reçu plusieurs demandes de changements de sa convention sur d'autres points, sans compter celles concernant les nouveaux noms des chaînes gratuites du groupe.