Il ne porte aucun des deux candidats dans son coeur. Arnaud Montebourg , fort de son score au premier tour de la primaire socialiste, a été proclamé par les médias "arbitre" de ce scrutin qui verra s'affronter Martine Aubry à François Hollande ce dimanche. Prié de faire connaître son choix, il est nécessaire de rappeler qu'il n'a jamais été très tendre avec ces deux finalistes.
Il les flingue d'ailleurs une nouvelle fois dans Libération ce matin. François et Martine ? "Tout le monde comprend aujourd'hui que c'est la même chose". Les "deux impétrants" ne trouvent toujours pas grâce à ses yeux : "Ils ont une vision retardataire de la situation économique, politique et des remèdes qu'il faut appliquer (...) Ce sont des dirigeants fermés aux idées nouvelles (...) Ils risquent de faire perdre la gauche". Ambiance. Au Monde, il confiait le 29 septembre dernier : "Je ne vois pas ce qui les sépare, à part une lutte pour le pouvoir. Ils fréquentent tous deux le même cercle de la pensée dominante, de l'énarchie, des réseaux d'influence financiers".
Mais Arnaud Montebourg n'a jamais vraiment épargné les deux leaders socialistes. De Martine Aubry, il disait en septembre dernier : "Elle est imperméable aux idées nouvelles, elle n'a pas été à la hauteur de ce qu'on attendait d'une reconstruction du PS". François Hollande n'est pas mieux loti. "C'est Flamby !" a même osé le député socialiste en 2003, l'accusant d'avoir conduit le PS "à deux désastres, en 2002 et 2005". Pire, lors de la précédente campagne présidentielle, en 2007, il lâchait : "Ségolène Royal n'a qu'un seul défaut, c'est son compagnon". Une déclaration pour laquelle il s'est excusé auprès du principal intéressé et à laquelle il a été confronté hier soir sur France 2 dans le 20 heures de David Pujadas. "Je l'ai regrettée mais ce qui m'intéresse aujourd'hui, ce sont les propositions pour le pays" a-t-il déclaré.
Quant au porte-parole du PS Benoît Hamon, il est resté sans voix hier dans Le Petit Journal quand Yann Barthès lui soumet une archive. On y voit Arnaud Montebourg à la terrasse d'un café lâcher : "Hollande, c'est le principal défaut du parti socialiste". Après de tels coups, il lui sera donc difficile de trancher en faveur de l'un ou de l'autre pour le seconde tour de dimanche. Il s'y refuse et annonce dans Libération vouloir leur adresser une lettre contenant "les éléments de (son) programme incontournables pour une victoire de la gauche" en 2012. Hollande et Aubry seront appelés à y répondre, publiquement.