Derrière les strass et les paillettes. Arte rediffuse, ce mercredi 17 août, "Ma vie avec Liberace" (2013), un biopic du pianiste américain de music-hall, célèbre en Amérique du Nord entre les années 1950 et 1970. Signée Steven Soderbergh ("Sexe, mensonges et vidéos", "Girlfriend Experience"), l'oeuvre, qui a conquis près de 250.000 spectateurs lors de sa sortie en France, réunit au cast Michael Douglas et Matt Damon dans des rôles à contre-emploi.
"Ma vie avec Liberace" nous ramène au cours de l'été 1977, lorsque Scott Thorson (Matt Damon), un bellâtre dresseur d'animaux pour le cinéma, entame une liaison avec un jeune homme qui a ses entrées dans le monde du spectacle. Par son entremise, Scott fait la connaissance du pianiste Valentino Liberace (Michael Douglas), star kitsch et adulée de Las Vegas, à l'aube de la soixantaine. Celui-ci lui offre de devenir son homme à tout faire. Malgré leurs différences d'âge et de classe sociale, tous deux tombent amoureux. Ils s'engagent dans une relation clandestine et tempétueuse qui s'achèvera, cinq ans plus tard, sous le feu des projecteurs.
Boudé par le cinéma quand il était encore au stade de projet, le scénario, jugé "trop gay" par ses détracteurs, rappelait "Challenges" en 2013, est finalement validé par la chaîne HBO, récompensée par un record d'audience pour une création originale lors de la première diffusion du téléfilm en mai 2013 (2,4 millions de téléspectateurs). "Devant le sujet, les majors se sont en effet rétractées, obligeant Soderbergh à trouver un financement auprès du producteur télévisuel. Mais ce sont ensuite les ligues puritaines américaines qui sont montées aux créneaux, pour la démonstration éloquente de l'homosexualité du musicien", écrivait franceinfo: la même année.
Mais ce "portrait acide d'un absolu tyran", comme le décrivait "Les Inrockuptibles", aura finalement les honneurs de la compétition officielle à Cannes. Thierry Frémeaux, directeur artistique sur la Croisette, avait tenu à ce que Michael Douglas soit en lice pour le Prix d'interprétation masculine, finalement remporté par Bruce Dern pour le rôle de Woody Grant dans "Nebraska" d'Alexander Payne.