L'Académie des César joue sur une ligne de crête. Alors que la cérémonie a été entachée par l'affaire Polanski en 2020, puis la polémique entourant Sofiane Bennacer en 2022, l'académie a revu ses règles pour éviter un autre incident.
Dans un communiqué envoyé le 2 janvier, l'Académie précise son nouveau protocole. "Par respect pour les victimes (même présumées en cas de mise en examen ou de condamnation non définitive)", celle-ci ne mettra pas "en lumière" les personnes mises en causes par la justice pour des faits de violences, "notamment à caractère sexuelles ou sexistes". En clair, la personne en cause ne pourra pas se rendre à la cérémonie annuelle, ni aux événements qui y sont associés. Cependant, ces personnes pourront toujours être nommées et récompensées.
Le règlement précise que la mise en retrait "exclura également toute prise de parole 'au nom de cette personne' lors de ces mêmes événements - y compris si un César devait lui être attribué à l'issue du second tour de vote". Cette décision a été prise après deux précédents polémiques. D'abord, l'Affaire Polanski qui avait entrainé la sortie d'Adèle Haenel pour protester contre la victoire du lauréat pourtant accusé de violences sexuelles par onze femmes.
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Le deuxième cas, plus récent, est celui de Sofiane Bennacer. Il faisait partie des 16 acteurs en lice pour le César 2023 de la révélation masculine de l'année. Une liste mise à jour en urgence par le Bureau de l'Académie des César après les révélations de la mise en examen d'un des acteurs pour viols et violences sur des ex-conjointes. L'Académie avait alors promis de revoir ses règles. C'est chose faite. Un dénouement qui pourrait déplaire à Carla Bruni. L'épouse de Nicolas Sarkozy avait fustigé le traitement de l'affaire par "Libération", estimant que la présomption d'innocente était bafouée.