Le Chaperon rouge : Rouge fade
Publié le 1 mai 2011 à 15:40
Par puremedias
"Le chaperon rouge" fait certes rêver et voyager dans un autre univers, mais la réalisatrice du premier "Twilight" n’offre rien de bien profond.
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Catherine Hardwicke, bien connue comme réalisatrice du premier chapitre de la franchise Twilight, poursuit sur sa lancée de film pour adolescents, mais livre ici un résultat bien frustrant si on imagine toutes les possibilités offertes par ce superbe conte. Sans être complètement innocent, le scénario ne fait aucune révélation notable et laisse sur sa faim. On dirait qu’on a voulu ménager les jeunes esprits en ne leur montrant rien qui pourrait les traumatiser, mais au final, il n’y a presque rien de marquant.

Les comédiens adolescents ont beaucoup de charme, et le trio Amanda Seyfried, Max Irons et Shiloh Fernandez fonctionne bien, mais on n’est pas dans un roman photos sur le sempiternel triangle amoureux, les désirs inassouvis, et la jalousie. Quoique.



Il est vraiment décevant de constater que le point de vue adopté n’est pas sombre à souhait et ne fait qu’effleurer le conte en restant à la surface de toute la richesse moralisatrice de celui-ci. On ne peut s’empêcher de penser au gothique [film%]Sleepy Hollow[/film%] de Tim Burton, dont l’univers est très proche : il s’agit aussi d’un petit village reculé où des actes abominables se produisent, ce qui nécessite « l’intervention » d’un spécialiste de l’extérieur, un « chasseur de loup ». Mais quel dommage de confiner Gary Oldman à ces quelques scènes.

Sans aucun réalisme, Le Chaperon rouge cherche à faire joli et girly (superbe, l’effet du long manteau rouge sur la neige, mais encore ?), et surtout trop théâtral. Cette histoire de lapin assassiné au début est du pur mauvais goût, comme si tout était ramené à la plus simpliste version. Et on ne regardera pas le loup de peur d’être plié en deux… de rire plus que de peur.

Tout cela reste un peu kitsch, comme les productions de la Hammer : le film se rapproche justement du mythe du vampire. N’empêche, le cavalier sans tête dans [film%]Sleepy Hollow[/film%] faisait sincèrement peur, alors qu’ici, les morts à répétition indiffèrent. Ni angoisse, ni réflexion, le rêve devient bien vite oubliable, une fois le bon moment « rêvons à nos amours impossibles » passé.

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