"La doxa a changé". C'est le constat établi, ce matin dans "Les grandes gueules" sur RMC, par Charles Consigny, au lendemain de la déclaration choc de Julien Odoul. Le porte-parole du Rassemblement national avait assuré sur BFMTV que "bien sûr", il fallait laisser les migrants mourir de froid. Devant l'insistance d'Olivier Truchot, qui souhaitait s'assurer de la bonne compréhension de sa pensée, Julien Odoul s'était finalement repris : "Non, on ne les laisse pas mourir de froid, on les laisse en dehors des frontières de l'Europe".
Cette déclaration a suscité un émoi considérable dans la classe politique mais aussi dans la société civile. L'avocat Charles Consigny, pensionnaire des "Grandes gueules", a ainsi dénoncé ce qu'il qualifie être "une course au propos le plus nazillon". "Quand on commence à penser qu'on peut laisser des gens mourir de froid derrière des barbelés, à la fin, on est prêt à valider n'importe quoi", s'est-il désolé.
L'ancien chroniqueur d'"On n'est pas couché" sur France 2 s'élève aussi contre l'émergence de cette "nouvelle doxa incarnée par l'extrême-droite". "Pendant des années, le politiquement correct de France Inter était la parole obligée, tout ce qui en déviait était stigmatisé comme un propos d'extrême-droite. Aujourd'hui, il y a une nouvelle doxa incarnée par l'extrême droite, celle des éditorialistes de CNews notamment, celle d'Éric Zemmour, celle des gens autour de Marine Le Pen", constate-t-il.
Avant de reprendre : "De manière assez effarante maintenant, si vous ne vomissez pas votre haine des étrangers et des musulmans quatre fois par jour à la télé, vous êtes un islamo-gauchiste. Je ne réagissais pas à ces discours-là quand ils étaient minoritaires. Quand tout le monde s'indignait, je considérais qu'il n'avait pas besoin d'ajouter de l'indignation à l'indignation. Maintenant que c'est devenu le discours général, je ressens le besoin de m'élever contre ça", conclut l'avocat qui revendique son appartenance à la droite. puremedias.com vous propose de revoir cette séquence.